Publié le Vendredi 2 mars 2012 à 23h08.

Fralib : la défense de l’Éléphant

Vendredi 24 février, une centaine de salariéEs et de soutiens avaient rendez-vous à la Bourse du travail de Paris avec les candidatEs à l’élection présidentielle et les soutiens politiques et syndicaux. Si chacunE apporte un soutien inconditionnel à la lutte des Fralib, les interventions des représentantEs de la gauche, de Hollande à Mélenchon, insistent sur les propositions de lois qu’ils initieront s’ils sont au gouvernement. Nathalie Artaud et Philippe Poutou insistent sur la nécessité de la mobilisation, dès maintenant et quel que soit le résultat des élections. Pour conclure, Olivier Leberquier, responsable CGT, revient sur les grands moments de leur lutte et des échéances judiciaires : 515 jours de lutte, deux annulations de procédures de PSE, le soutien de la région et de multiples syndicats dans tout le pays. Il détaille ensuite les propositions de reprise de l’activité qu’Unilever tente toujours d’empêcher : développer une production équitable, associant des coopérations avec les producteurs pratiquant une culture respectueuse des conditions de travail et de l’écologie, permettant la valorisation de la culture des plantes aromatiques. La forme juridique, encore en débat, prendra en compte la participation des salariés engagés dans le projet, les partenariats avec les institutions locales et régionales et des organismes de financement. La première condition étant de lever le veto d’Unilever tant sur l’utilisation de la marque « l’Éléphant » que sur la cession des machines et des stocks pour l’euro symbolique. Olivier, qui la veille même avait dû répondre à une convocation de la gendarmerie d’Aubagne, termine sur ce refus de plier face à Unilever : « Ce n’est pas en nous faisant visiter les gendarmeries et les palais de justice que vous nous ferez reculer ou accepter le " chèque-valise" ». « Notre combat s’inscrit dans un refus d’un capitalisme qui n’est ni réformable ni amendable ». « Nous voulons travailler debout, fiers de notre travail, de nos compétences, de notre combat ». 

L’après-midi, après un repas fraternel, la manif à Paris s’est trouvée bloquée au bout d’une demi-heure aux alentours de Beaubourg, par un impressionnant déploiement de gendarmes mobiles armés de flashballs, et décidément toujours prêts à rencontrer les Fralib ! Après un face à face parfois tendu, les forces de « l’ordre » ont fait repartir les manifestants dans les cars, deux heures plus tôt que prévu. Sans doute pour éloigner au plus vite ces personnages qui risquaient de mettre la capitale à feu et à sang, deux motards de la gendarmerie ont escorté les trois cars bourrés de dangereux syndicalistes jusqu’aux autoroutes de sortie de la ville. Malgré ces péripéties de fin de journée, cette mobilisation a une nouvelle fois regonflé le moral des Fralib qui devraient être reçuEs à Matignon le 1er mars. À suivre...

Robert Pelletier