Publié le Jeudi 21 avril 2011 à 16h38.

À Fralib, on lâche rien !

Les salariés de Fralib appellent à poursuivre le boycott de Lipton et à amplifier la solidarité autour de leur projet alternatif de reprise du thé Éléphant.Depuis le 28 septembre 2010, date de l’annonce par Unilever du projet de fermeture de l’usine Fralib de Gémenos (Bouches-du-Rhône), les salariéEs avec leurs organisations syndicales CGT et CFE-CGC luttent pour le maintien du site et des 182 emplois. Depuis cette date, Unilever se comporte de façon déloyale et malhonnête, traitant les instances représentatives du personnel et les salariéEs avec mépris. Son seul objectif est la fermeture de l’usine et la liquidation des 182 emplois le plus rapidement possible. C’est ce que le tribunal de grande instance de Marseille a confirmé le 4 février 2011 en condamnant Fralib et Unilever pour non-respect du code du travail et en ordonnant l’annulation de la procédure et du plan de sauvegarde de l’emploi. Mais Unilever persiste dans son projet de fermeture. La multinationale a entamé une seconde procédure le 10 mars 2011. Le projet est tout aussi déloyal, injustifié et scandaleux pour une entreprise qui en 2010 a connu une croissance des ventes de 4,1 % et a fait un bénéfice net de 4,6 milliards d’euros. Non content d’exploiter ses salariés et de tuer l’emploi (en France le nombre d’emplois est passé en une dizaine d’année de 12 000 à 3 000 salariés), Unilever arnaque les consommateurs (la matière première a progressivement baissé de 20 % dans les sachets de thé ou d’infusion alors que leur prix augmentait) ainsi que les contribuables et l’État : depuis 2007, par un montage financier, la structure suisse d’Unilever (USCC) reçoit tous les profits alors que c’est en France que sont créées les plus-values. Chaque année, plus de 67 millions d’euros d’impôts échappent au fisc français. Dans cette situation, la question de la répartition des richesses créées et sa réappropriation est plus que jamais d’actualité. À Fralib, ils ont décidé de prendre leur destin en main, de ne plus accepter l’injustice et de refuser la fatalité de la misère, car ils sont convaincus que d’autres choix sont possibles. C’est tout le sens du projet alternatif qu’ils défendent depuis le début de l’année auprès de collectivités territoriales : reprendre la marque Thé Éléphant et la fabrication de thé et d’infusion en Provence. Pour amplifier le mouvement, les organisations syndicales de Fralib appellent les partis politiques, les associations et la population a se mobiliser à leur côté et à participer aux initiatives et au boycott de Lipton. Un grand rassemblement populaire est organisé à Marseille devant l’usine historique (97, bd Camille-Flammarion) le vendredi 22 avril à 11 h 30.

Frédéric Plicque