Publié le Vendredi 24 octobre 2014 à 08h00.

Gad Josselin (56) : on achève bien… les salariéEs

« On nous fait passer entre les barrières métalliques comme des moutons à la bergerie. À l’intérieur de la salle, on donne notre nom. Des personnes remplissent un registre et nous disent si nous sommes repris ou non en nous donnant une lettre » explique un ouvrier. Les heureux éluEs auront droit à un badge pour reprendre le boulot dès lundi...

Un tiers de l’usine, soit 225 ouvrierEs, a donc été « remercié », avec une lettre les incitant à un hypothétique reclassement. Cela s’est passé vendredi 17 octobre pendant 4 heures au centre culturel de Josselin (Morbihan), loué par Gad car le repreneur, Intermarché, ne voulait surtout pas d’un rassemblement sur le site de l’usine.Après avoir manipulé les employéEs de l’abattoir Gad Jousselin, les dressant contre leurs collègues en lutte de Lampaul Guimiliau (Finistère) durant l’automne 2013, la CECAB a donc poussé jusqu’au bout l’infamie, considérant sans doute « ses » employéEs comme des pions ou pire comme des pièces que l’on peut jeter au rebus. Elle s’abrite derrière un l’éventuel reclassement, alors même qu’à peine 15 % des licenciéEs de ces deux dernières années (des milliers...) ont retrouvé un CDI…Ainsi cette syndicaliste à propos du conflit de l’automne dernier : « Ils proposaient aux gens de chez Doux des postes chez Gad, alors que le dépôt de bilan se profilait. C’est du grand n’importe quoi ».

Les bonnes questions...À quoi auront servi les dizaines de millions d’euros du Pacte d’avenir pour la Bretagne ? Peut-être à grassement rémunérer les cabinets et consultants « spécialistes du reclassement » et autres vautours ? Et qu’en est-il du « dialogue social » tant vanté par les pouvoirs publics et les syndicats ouvriers comme la CFDT et la CGT ? On voit le résultat !Seules les luttes et leur convergence qui s’étaient manifestées en Bretagne lors du grand mouvement de l’automne 2013 pouvaient inverser le rapport de forces et bloquer ces licenciements et le désastre humain qui s’en est suivi.

Gérard M.