Publié le Vendredi 7 juin 2013 à 23h11.

Goodyear : la résistance continue

Lundi 4 juin, les salariéEs de Goodyear se sont rappeléEs au souvenir de tous ceux qui espéraient la bataille terminée. C’est le cas de Montebourg pour qui « s’il n’y a pas de repreneur et qu’on est devant un plan social, il vaut mieux se préparer dès maintenant au reclassement des salariés ».Le plus efficace est encore la grève et le blocage de la zone industrielle d’Amiens-Nord engagés dès 4 heures du matin. Mais comme ils nous ont habitués à le faire, c’est aussi sur le terrain juridique que la bataille se mène. Ainsi ce même lundi, le tribunal de grande instance de Nanterre était saisi en référé par la CGT pour faire annuler la procédure de plan de sauvegarde de l’emploi tendant à entériner 1 173 suppressions d’emploi. 

Justice rendue ?Le tribunal a commencé par rejeter la demande de la CGT d’inclure dans le processus de consultation le groupe Titan, qui est pourtant un acteur essentiel dans la fermeture du site d’Amiens. Après le rejet de cette demande, la CGT Goodyear a mis en évidence les insuffisances et le manque de loyauté des éléments fournis dans le cadre de la consultation des instances représentatives du personnel : dans les stocks, présence de pneus Goodyear « made by Titan » ; écarts étonnants dans les chiffres d’affaires déclarés ; écart de 130 000 pneus entre la production et les ventes de Goodyear… Autant d’interrogations auxquelles l’avocat de Goodyear prétend avoir déjà répondu, un avocat de la direction qui s’acharne avec arrogance contre la CGT et les salariéEs, mais ne supporte pas que le patron-licencieur Dumortier soit rebaptisé « Dubéton », pour illustrer son inflexibilité dans sa mission de liquidateur d’emplois.Le tribunal rendra sa décision le 20 juin, c’est-à-dire le jour même de l’ouverture du « Sommet social » ! Peu probable que ce jour-là, Montebourg se souvienne de ses promesses, lancées sur le parking de l’usine le 21 septembre 2011 : une « loi qui permette d’aller demander des comptes à la maison-mère qui met en faillite les filiales » et l’interdiction de licencier « pour les entreprises qui font des profits et verses des dividendes aux actionnaires ».Robert Pelletier