Publié le Jeudi 14 février 2013 à 17h35.

Goodyear : mobilisation générale contre la fermeture

Si les médias semblent découvrir l’usine de Goodyear à Amiens, cela fait près de 6 ans que les salariéEs de cette usine sont mobiliséEs contre les plans de licenciement et de fermeture concocté par le 3e groupe mondial de pneumatiques.Pourtant, si Goodyear se plaint de pertes sur le site d’Amiens, même si le groupe a pu être déficitaire, aujourd'hui la situation est redressée, et en 2011, le bénéfice du groupe s'est élevé à 343 millions d'euros. En 2012, on ne connaît pas encore tous les chiffres, mais sur les trois premiers trimestres, les bénéfices sont au rendez-vous. Et pour 2013, le PDG espère 6 milliards de dollars de bénéfices !Le syndicat CGT majoritaire à plus de 80 % sur le site a multiplié les initiatives de luttes, de débrayages, de manifestations, d’actions devant les tribunaux pour faire annuler les procédures engagées par la direction. Aucune des différentes propositions de la direction jusqu’à ce jour n’a offert de garanties sur l’emploi. La reprise d’une partie de l’activité, les plans de départs « volontaires » prévoyaient la perte de centaines de postes de travail sans garantie pour l’avenir du site. Tout comme les modifications d’horaires (4x8), pertes de jours de congés et blocage salarial ne garantissent pas le maintien de l’activité du site voisin de Dunlop, présenté comme modèle d’acceptation de sacrifices pour sauver l’emploi. En jeu donc, 1 250 suppressions d’emplois, soit près de 6 000 avec les emplois indirects.Une loi pour interdire les licenciementsLe 31 janvier, la direction du groupe a annoncé son projet de fermeture. Autant dire que les semaines qui viennent seront décisives. C’est bien ce qu’a compris la CGT de Goodyear qui appelait à un grand rassemblement ce mardi 12 février au siège du groupe à Rueil (cf. la rubrique Regards en page 2). Pour de nombreuses équipes syndicales, c'était à l’évidence l'occasion de soutenir à leur tour des salariéEs et des militantEs qui ont été de toutes les initiatives ces derniers mois, depuis les Philips jusqu’aux PSA en passant par les Licenci’elles, le meeting commun à Sciences Po le 24 janvier et les rassemblements du 29 janvier à Paris. À l’occasion de ce Comité central d’entreprise, la direction du groupe, après avoir confirmé le retour aux bénéfices, a annoncé l’abandon du plan de reprise par le groupe Titan. Autant dire une nouvelle entourloupe, car jamais le projet de reprise par Titan n’a vraiment été présenté, en tout cas pas comme sauvegardant les emplois. La lutte des Goodyear est d’autant plus significative que sur le parking du site d’Amiens, Hollande et Montebourg s’étaient engagés à faire adopter une loi interdisant, sous certaines conditions, les licenciements. Et c’est d’ailleurs en s’appuyant sur ces promesses que les Goodyear, au sein du collectif construit autour des Licenci’elles, les licenciées des 3 Suisses, se battent aussi pour une loi interdisant les licenciements dans les groupes qui font des profits.Robert Pelletier