L’intersyndicale Thales (CFDT, CFE-CGC, CGT, CFTC, Supper) de Mérignac, commune de la région bordelaise a, courant janvier, commencé à mobiliser les salariéEs. Dans le cadre des NAO (négociations annuelles obligatoires), elle demande une revalorisation des salaires à la hauteur des résultats du groupe.
Thales, groupe d’électronique français spécialisé dans l’aérospatial, la défense et la sécurité, a son carnet de commandes plein. Le résultat net de ce fleuron français de l’aéronautique et de la défense est de 1,056 milliard d’euros, en hausse de 19,2 % par rapport à 2023. Avec 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, l’action du groupe a bien augmenté, comme les dividendes pour les actionnaires. Les cadres dirigeants se reversent en plus des actions gratuites tous les ans. L’augmentation proposée par la direction équivaut à entre 25 et 30 euros supplémentaires par mois pour un technicien. Cette provocation est le résultat d’une décision des patrons de la branche.
13 semaines de mouvement
Face à la rigidité de la direction, l’intersyndicale Thales a durci le mouvement commencé il y a 13 semaines. Cela fait trois semaines que la production des radars et des calculateurs pour les avions Rafale ne sort plus. D’autres productions sont touchées aussi. Une vingtaine de cadres se sont joints à la grève. Une collecte s’est mise en place pour tenir dans la durée.
Vendredi 4 mars, une assemblée générale a réuni les syndicats de Thales, Dassault, Ariane Group, Airbus et des sous-traitants. La veille, des centaines de salariéEs s’étaient mobiliséEs chez Thales et Dassault pour mettre la pression sur leur direction. Les syndicats de Thales, avec le soutien des structures de la métallurgie décident le « Mascaret », mobilisation inter-entreprises, jeudi 10 avril.
Coordonner les salariéEs des différentes boîtes
La CGT et SUD d’Ariane Group ont rejoint l’appel. Sur le site de Saint-Médard, le tract commun SUD-CGT, de 1 heure à 8 heures de grève, fut proposé à la CGC et à la CFDT qui ne s’y sont pas associés.
Jeudi 10 avril, de nombreux salariéEs de Thales et de Dassault se sont rassemblés devant l’entrée du site de Dassault Mérignac. Nous étions une vingtaine de grévistes d’Ariane Group à les rejoindre.
Il y a eu plusieurs prises de parole des différents syndicats de l’intersyndicale Thales dénonçant la politique patronale qui arrose généreusement les actionnaires et donne des miettes aux salariéEs.
Le délégué syndical de Supper a souligné que les patrons se coordonnaient entre eux et que nous devions le faire entre salariéEs. Cette mobilisation était une première et nous étions pour maintenir ses liens entre salariéEs de diverses entreprises.
Nous étions 700 à partir en manifestation vers le site de Thales Mérignac pour faire une photo souvenir de cette journée devant plusieurs médias.
C’est en fédérant nos luttes que nous pourrons faire reculer nos patrons et obtenir une meilleure répartition des richesses.
Correspondant