Les intérimaires de Randstad ont arrêté leur grève de la faim après obtention d’une table ronde à la fin de l’année.Mardi 8 novembre, sept syndicalistes CGT intérimaires ont entamé une grève de la faim au siège de Randstad à Saint-Denis (93). Randstad est le 2e groupe mondial de ressources (in)humaines après Manpower. En France, il a racheté Vediorbis, l’Appel médical et d’autres boîtes d’intérim. Il emploie 5 000 salariés fixes (dont 500 au siège et en agences) et entre 70 et 80 000 équivalents temps plein (soit quelque 100 000 salariés différents) chaque mois. La discrimination syndicale y est très forte : la majorité des élus CGT n’ont plus de mission (et vivent uniquement du paiement de leurs heures de délégation). C’est aussi ce qui explique le choix de leur modalité d’action après avoir épuisé tous les cadres légaux de négociations avec leur patron et les pouvoirs publics. Ils ont en effet entamé depuis janvier, où deux intérimaires sont morts en cours de mission, une bagarre pour obtenir une législation protégeant les intérimaires (qui aboutirait à réduire le recours à l’intérim, comme par exemple, l’extension des législations allemande, espagnole ou portugaise qui interdisent le recours à l’intérim dans le BTP, qui représente 50 % du marché de l’intérim en France et est un gros pourvoyeur en accident du travail graves et mortels), et plus contraignante à l’égard des entreprises utilisatrices (avec un suivi des missions par les agences).
Ils ont contacté tous les politiques de gauche ainsi que les organisations syndicales pour demander du soutien. La confédération CGT leur a tout de suite annoncé qu’elle ne pouvait soutenir la modalité de lutte de grève de la faim. Par contre, au niveau des politiques tout le monde a répondu (FDG, PS, NPA, Chevènement). Le NPA de Saint-Denis a été présent dès le premier jour. Des sections syndicales locales (CGT Plaine-Commune) et la secrétaire de l’union locale de Saint-Denis ont également apporté leur soutien.
Le mardi 8, Mélenchon est passé avec des élus de Saint-Denis et pas mal de médias. Ainsi que Patrick Braouzec, député de Saint-Denis. Mercredi 9, ils ont accueilli avec beaucoup de chaleur Olivier Besancenot et Alain Krivine et ils étaient en contact téléphonique quotidien avec Philippe Poutou, qu’ils considèrent comme un des leurs puisqu’il a été intérimaire avant d’être embauché par Ford.
Ces soutiens ont secoué Randstad et les pouvoirs publics qui ont proposé aux grévistes de la faim une table ronde (impossible depuis des mois) pour la fin de l’année.
Les syndicalistes ont donc décidé d’arrêter la grève de la faim, mais pas de suspendre la mobilisation. Ainsi, le 15 novembre, ils comptaient être présents avec les salariés de PSA, car les intérimaires seront les premières victimes du plan de 6 800 suppressions d’emplois prévues par PSA.
Cathy Billard