Publié le Dimanche 18 mars 2018 à 22h51.

Grèves à Air France : vers la convergence des luttes ?

L’intersyndicale appelle à deux nouvelles journées de grève les 23 et 30 mars pour une augmentation générale des salaires de 6%. Elle se réunira le 26 mars pour annoncer un calendrier d’actions si la direction refuse d’ouvrir des négociations.

La journée de grève du 22 février fut une réussite à Air France avec près de 40% de grévistes et plus de 50% de vols annulés. Cette journée était historique avec un appel à la grève unitaire portée par une intersyndicale représentant largement tous les métiers de la compagnie (tous les syndicats de pilotes et d’hôtesses, et au sol SUD Aérien, la CGT, FO et l’UNSA).

A la suite de cette grève, la direction d’Air France a tenté de désamorcer la situation en proposant à « négocier un mécanisme d'ajustement salarial pour rattraper la baisse de pouvoir d'achat ». En clair il s’agissait d’individualiser encore davantage les rémunérations.  L’intersyndicale, prenant ses responsabilités, a rejeté cette offrande et appelle à deux nouvelles journées de grève le 23 et 30 mars. Elle reste ferme sur sa revendication de 6% d’augmentation générale « au titre de l’inflation perdue de 2012 à 2018 ». Elle se réunira de nouveau le 26 mars pour « annoncer le calendrier des actions à venir si la direction persiste à refuser d’ouvrir des négociations». En parallèle, les mouvements de grève des mécanos avions se poursuivent, et dans plusieurs secteurs au sol les salariés s’organisent pour réclamer du salaire avec des actions locales. 

On peut regretter le choix du 23 mars, lendemain de la journée d’action regroupant la fonction publique et les cheminotEs. Des syndicats dont Sud Aérien vont appeler aux 22 et au 23. Le calendrier d’actions à venir prendra-t-il en compte celui annoncé par les cheminotEs ? Pour faire plier le gouvernement et les directions de ces deux entreprises, des actions communes, auxquelles pourraient se rattacher tous les salariéEs en lutte, est plus que nécessaire. Au-delà d’Air France, la question salariale, et plus largement de la justice sociale, est de retour dans les entreprises. HabituéEs à se serrer la ceinture depuis 2008, les salariéEs ont bien entendu que « la croissance est de retour ». Et ils veulent leur part ! Car les annonces du gouvernement sur le pouvoir d’achat sont restées sans résultat tangible sur les fiches de paies du privé. Quant aux retraitéEs et fonctionnaires, c’est une baisse de leurs rémunérations qu’ils ont subie. 

Janaillac, PDG d’Air France-KLM, sentant la pression monter, a déclaré qu’il « ne pouvait aller plus loin »...  comme nous ne pouvions aller au-delà d'une semaine de congés payés, puis au-delà de deux, puis de trois, etc. Il revient donc, une fois de plus aux salariéEs d’Air France, et d’ailleurs, de lui et leurs montrer qu’une autre répartition des richesses est possible. 

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