Décidément, Haribo (à Uzès dans le Gard) et ses patrons locaux et allemands – groupe racheté il y a quelques années – continuent à faire parler d’eux. Après « l’affaire Jean-Christophe » et le désaveu par la direction du travail qui les a obligés à faire marche arrière (voir Tout est à nous n°178), voilà qu’ils remettent ça en refusant de payer aux travailleurs la totalité de la prime de production annuelle (environ 3 000 euros) pour l'année 2012.Il faut savoir que le groupe Haribo (qui a une autre usine à Marseille) fait de gros profits, tant en chiffre d’affaire – en hausse – qu’en bénéfice net. Mais voilà, il faut d’abord servir les actionnaires… Les salariés ne l'entendent pas de cette oreille et depuis deux semaines, les débrayages journaliers, organisés par poste, se multiplient et désorganisent durablement la production. Paternalisme et menacesJeudi 14 mars au matin, les salariés ont organisé une AG sur le parking du site pour faire le point et envisager la suite des événements. Il semble bien que la direction ne soit pas si sûre de son coup. Pour preuve, le directeur du site a cru bon de s’inviter à cette AG pour y prendre la parole (avec l’accord des grévistes ) afin d'expliquer que les actionnaires commandent, que c’était incontournable et même qu’il fallait faire attention à d’éventuelles délocalisations… Rien que ça ! Cette intervention a au moins le grand mérite d’être claire : le décor est posé et les travailleurs savent bien maintenant à quoi s’en tenir.Le paternalisme est toujours d'actualité pour le « confiseur voyou ». L'arrogance et le chantage patronal sont aussi monnaie courante : à chaque conflit social, la menace, la stigmatisation, l'entretien de la culpabilité et du « si vous continuez à faire grève… » sont de rigueur.Les salariés ne veulent pas lâcher le moins du monde, la grève se poursuit et les négociations se sont ouvertes lundi 18 mars. Ils savent aussi qu’ils peuvent compter sur le soutien inconditionnel du NPA.Correspondants
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