Publié le Vendredi 18 novembre 2011 à 23h25.

Haute-Normandie. Vers la convergence des luttes contre les licenciements

La raffinerie Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), appartenant au groupe suisse Petroplus Holding AG, a décidé la fermeture de ses unités de production d’huiles avec 120 licenciements. La production des bitumes est aussi menacée. Les salariéEs de la raffinerie l’ont appris par les médias jeudi 20 octobre. La direction n’a informé officiellement le personnel lors d’un CE exceptionnel que plusieurs jours après ! Le groupe Petroplus préfère produire à bas coût dans de gigantesques raffineries sur les lieux d’extraction du brut, là où les contraintes environnementales et les frais de remise aux normes de sécurité sont quasi inexistantes. À terme, c’est l’existence même de la raffinerie qui est en jeu.

À l’usine de papier M-Real à Alizay (Eure), appartenant à une société finlandaise, les 330 salariéEs sont en lutte depuis plusieurs mois pour conserver leurs emplois et pour l’interdiction des licenciements. M-Real a joué un double jeu pendant des mois en faisant croire à une possible reprise alors qu’il n’en voulait pas. L’annonce de la fermeture est tombée fin octobre. C’est le chômage en ligne de mire pour les 330 travailleurs de l’usine et tous ceux dont le travail en dépend. Les 43 salariés d’UPS en subissent déjà les conséquences.

À l’Alstom de Petit-Quevilly (Seine-Maritime), l’inquiétude est grande aussi depuis que l’entreprise a été vendue à Schneider Electric, principal concurrent. Les 430 salariéEs et 80 intérimaires ne veulent pas être les victimes d’un énième jeu de casino entre des grands requins de l’industrie.

Pour tous ces salariés, il n’y a pas d’autres solutions que d’engager le combat contre des patrons qui ont déclaré la guerre. Ceux de M-Real sont en lutte depuis des mois. Le samedi 29 octobre, ils ont organisé une opération portes ouvertes de la papeterie. Ce jour-là, les salariés de l’usine ont relancé la fabrication de papier et chaque visiteur a pu repartir avec une ramette et l’idée que placer la production sous le contrôle des salariés est possible et nécessaire pour empêcher les licenciements. Cette journée a connu un grand succès puisque 2 000 personnes ont visité l’usine et manifesté ainsi leur solidarité avec les salariés.

Mais se battre chacun dans son usine n’est pas suffisant. Il faut non seulement sortir de l’usine mais se regrouper, unir ses forces. À l’appel des syndicats des entreprises Petroplus, M-Real et Saipol (usine en grève depuis plusieurs semaines pour une prime de 500 euros) et de l’union départementale CGT, jeudi 3 novembre à 6 heures du matin ont été organisés des points de rassemblement à cinq entrées de la ville de Rouen avec distribution de tracts aux automobilistes. Les travailleurs des trois usines ainsi que ceux des usines environnantes sont venus nombreux aux différents points de rendez-vous. La ville a été bloquée plusieurs heures. Les médias locaux et nationaux s’en sont fait l’écho toute la journée. Le midi, un rassemblement était organisé à la préfecture de Rouen, avec barbecue, après qu’une délégation syndicale a été reçue à la préfecture. C’est un début dans le sens de la convergence des luttes pour riposter tous ensemble. Mardi 8 novembre, une AG doit avoir lieu aux portes de Petroplus où les travailleurs de la raffinerie sont appelés à se prononcer sur la grève. Les salariés directement concernés par les licenciements sont déterminés et décidés à se lancer dans le mouvement. À suivre donc…

Correspondant local

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