Publié le Jeudi 24 novembre 2011 à 12h56.

Honeywell : manifestation réussie, la lutte continue

Samedi 19 novembre à l’appel des organisations syndicales locales, 3 000 personnes ont manifesté de la mairie de Condé à l’usine. Les commerçants appelaient à la manifestation, les élus de droite comme de gauche étaient présents. La colère est grande contre la multinationale.

Honeywell a décidé la fermeture de l’usine de Condé-sur-Noireau (Calvados) avec à la clé 323 licenciements sans compter les emplois indirects. Cette usine, ex-Ferodo, produit depuis 1927 des plaquettes de frein en utilisant la spécialité de la région, l’amiante. Les travailleurs menèrent une grève dure mais infructueuse, en 1956 contre le travail de l’amiante. Le site a employé jusqu’à 2 700 personnes. L’amiante, interdite en 1997, y fut utilisée jusqu’au bout avec des salariéEs malades et le décès, chaque année, de dizaines d’ancienEs. Après avoir empoisonné et condamné à la mort lente les salariéEs pendant des années, la direction et le principal client, PSA, décident aujourd’hui de liquider le site.

La manifestation a été un succès pour cette ville de 5 600 habitants, en présence du dirigeant de FO, J.-C. Mailly, de fortes délégations de la CGT et d’une trentaine de militantEs du NPA dont Philippe Poutou, combatifEs et déterminéEs. De quoi renforcer la motivation des salariéEs. La restructuration de la branche automobile passe par la fermeture de petites unités et en quelques semaines, trois établissements industriels ont été concernés dans le Calvados. Le gouvernement roumain est prêt à signer un chèque de 17 millions d’euros pour aider à la délocalisation. Devant les travailleurEs, le maire UMP appelle à la résistance, cite Rosa Luxemburg et exige une loi interdisant les licenciements boursiers. En revanche, dans son courrier à la direction du groupe, il réitère ses propositions « d’aides » : « Nous pouvons vous aider sur le foncier, sur la construction d’une nouvelle usine, sur l’investissement productif, sur l’innovation produit ainsi que sur la formation ». La direction d’Honeywell a déjà répondu qu’elle n’avait que faire de cette aide ! Le maire avec le député UMP de la circonscription semblent se résigner à la fermeture du site en proposant au groupe de travailler ensemble sur « un plan de réindustrialisation ». Comment peut-on croire que Honeywell ait quelque intérêt à réindustrialiser le bassin d’emploi, alors que les élus n’ont rien obtenu dans les « tables rondes » à la préfecture ? L’État et les collectivités pourraient très bien financer la reprise de l’entreprise par les travailleurs. Il faut ouvrir les livres de comptes pour savoir où part l’argent. Le comité d’entreprise, les syndicats et les salariéEs doivent avoir un droit de regard sur les investissements, les salaires des dirigeants. La lutte doit se poursuivre avec la population et les salarièEs des autres entreprises. Tisser des liens avec les boîtes menacées par les licenciements, la fermeture, devient une nécessité urgente, pour être plus forts, pour gagner.

Gérard, comité Vire