Dans l’usine de Lubrizol à Rouen, on n’avait pas connu de grèves, sauf en 2020 après l’explosion… et maintenant. Une grève qui s’étend déjà aux deux autres sites de Lubrizol en France.
Depuis mardi 11 octobre, les salariéEs de l’usine Lubrizol de Rouen sont entrés en grève. Votée en assemblée générale le matin, la grève est suivie par 80 % des travailleurEs du site, bloquant toute production. Une première pour cette entreprise créée en 1954 qui n’avait jamais connu de grèves ! La seule autre fois où la production avait été mise à mal, c’était à la suite de l’explosion de l’usine en 2020… À l’époque, les actionnaires n’avaient pas eu à craindre pour leurs profits. Le groupe Lubrizol n’a payé à ce jour qu’une amende de 14 000 euros et a réalisé 47 millions d’euros de bénéfices pour l’année tout en empochant 108 millions d’euros des assurances.
Des grévistes prêts à tenir longtemps
Les salaires des employéEs, eux, ont eu cette année une revalorisation de 3,6 % seulement, bien loin de compenser la hausse du coût de la vie. La grève, lancée mardi face au silence de la direction, est donc reconduite avec une revendication simple : hausse des salaires pour rattraper l’inflation ! Les grévistes expliquent sur le piquet de grève devant les portes de l’entreprise qu’ils savent que cette grève va être décisive pour eux, ils déclarent être prêts à tenir longtemps leurs revendications. De quoi donner du fil à retordre pour la multinationale, alors même que les deux autres usines de Lubrizol en France, situées à Oudalle et à Mourenx, ont elles aussi arrêté de tourner en raison d’une grève massive. Des nouvelles enthousiasmantes qui s’inscrivent dans le contexte général d’une vague de grèves pour augmenter les salaires à la suite de celle des raffineurs !