Les salariés de Thales BUS sont mobilisés depuis le mois de septembre contre la vente de leur société à une entreprise sous-traitante. Depuis mi-septembre, les salariés de Thales Services Business Solutions (BUS) sont mobilisés contre le projet de vente de leur activité (BUS) à la SSII GFI (société de sous-traitance informatique). Pour les salariés, il s’agit d’un plan de licenciements déguisés (un plan de licenciements « low cost »).
Les techniciens et ingénieurs de Thales BUS ne sont apparemment pas traités comme les salariés des boîtes qui mettent la clef sous la porte puisqu’ils ont un repreneur par le biais de la SSII GFI. À court terme seulement, car dans le métier des prestations informatiques, les jeunes techniciens et/ou ingénieurs sans expérience commencent leur carrière par une SSII qui les paie peu avant de se faire embaucher par une entreprise donneuse d’ordre comme Thales par exemple.
À 40/50 ans, comme la majorité des salariés de Thales BUS, ils sont « trop vieux et trop payés » pour une SSII et c’est le chômage qui les attend à terme.
Thales ne sous-traitait pas son informatique jusqu’en 2002. Jusqu’alors l’informatique était considérée comme le « coeur de métier ». L’ultralibéralisme financier emportant tout, Thales sous-traite à présent et veut sous-traiter toujours davantage.
Luc Vigneron, le PDG de Thales, veut vendre des activités du groupe (1milliard d’euros de chiffre d’affaires) pour, officiellement, se recentrer, mais pratiquement faire du cash sur le dos des salariés et monter dans le capital d’entreprise jugées plus lucratives (DCNS, Nexter, Finmecanica en Italie).
L’horreur des objectifs financiers à court terme sur le dos des salariés dans toute sa spendeur !Pas de chance pour le « Sarkozy boy », il est tombé sur un os. Des salariés mobilisés et déjà échaudés par d’autres plans de cession. Des salariés organisés par des syndicats insérées (CFDT et CGT essentiellement) à Vélizy, Toulouse, Valence...
Quatre mois d’actions incessantes et quotidiennes : manifestations, collages, grèves. Ils étaient encore massivement devant le siège de Thales à Neuilly, vendredi 19 janvier. Ils ont bloqué plusieurs fois les sites Thales de Velizy et Toulouse en ce début février.
Le PDG qui devait se rendre à Vélizy a préféré rebrousser chemin et laisser ses directeurs affronter les salariés.L’Intersyndicale a pris des contacts auprès des politiques et reçus le soutien concret de Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon.
En parallèle, les élus utilisent les instances de représentation du personnel : CE, CHSCT, délégués du personnel. Ils ont commandé une expertise au cabinet Syndex et les premières présentations faites en CE, tant sur l’aspect économique que sur l’aspect social, ont montré que BUS était vendu au seul repreneur qui se soit manifesté. De nombreux salariés à Velizy et Toulouse ont fait des malaises, la médecine du travail a tiré publiquement la sonnette d’alarme. Mais le gouvernement (Pécresse et Baroin) fait la sourde oreille et fait livrer des analyses fantaisistes dans la presse aux ordres (Dassault est en effet l’actionnaire privé de référence de Thales).
Le temps joue en faveur des salariés. Une opération purement financière comme celle-là en pleine campagne électorale fait mauvais genre, surtout quand l’État garde une minorité de blocage dans le groupe. Quelle qu’en soit l’issue, les salariés de BUS auront montré qu’il est toujours possible de s’opposer aux plans financiers des grands groupes.
Le NPA et son candidat, Philippe Poutou, apportent tout leur soutien aux salariés de Thales services.
Correspondant
Contacts : CFDT : cfdtthalesservices@orange.fr - CGT : thales-services.cgt@wanadoo.fr