ADP est une entreprise, toujours propriété de l’État français, qui gère les aéroports de Paris, mais aussi dans le monde. Une entreprise qui fait de juteux bénéfices, avec les redevances des compagnies aériennes mais aussi grâce aux boutiques hors taxe où la riche clientèle internationale dépense sans compter. Avec un monopole de fait sur les clientEs de l’aérien.
Le Covid-19 est passé, avec chute des passagers… et des bénéfices. La privatisation d’ADP, prévue au bénéfice de Vinci, a été suspendue, mais reste en ligne de mire. Mais avant de la relancer, il faut rétablir le taux de profit et, bien sûr, ce sont les salariéEs qui sont visés. Celles et ceux des entreprises sous-traitantes qui assurent les travaux les plus durs, bagagistes, accueil des passagerEs et assistance avion, mais cette fois l’attaque vise directement les employéEs de la maison mère.
Envahissement du terminal de Roissy
Au programme, réduction d’emplois et perte de salaire. La direction avait d’abord prévu un accord liant départs volontaires et perte de primes, comptant sur les anciens qui voulaient partir en préretraite pour faire pression et signer ces accords. Une première grosse mobilisation partie de la base a fait échouer ce plan à l’automne. Un accord portant uniquement sur les départs volontaires a été signé, entérinant du coup la suppression d’un millier d’emplois sur 6 500.
La direction est revenue à la charge, dénonçant unilatéralement plusieurs avantages, primes transport, prime annuelle… représentant près d’un mois de salaire. Et obligeant les salariéEs à choisir entre acceptation individuelle du nouveau contrat… ou licenciement.
Du coup, les salariéEs ont poussé à la mobilisation, avec plusieurs manifestations chaque week-end. La base pousse, 700 salariéEs ont envahi le terminal de Roissy et bloqué l’enregistrement des passagers lors de l’action du 1er juillet. Heurts avec la police, qui a opéré un nassage des manifestantEs, distribuant des amendes pour manifestation non autorisée… Un policier a porté plainte contre un salarié, individuellement, pour une bousculade, ce qui s’est soldé par une mise en garde à vue à l’aube… les même tristes méthodes.
La revendication est le retrait du PACT, plan d’adaptation des contrats de travail, et le maintien des emplois. Parallèlement, les employéEs du terminal Roissy d’Air France appellent à la mobilisation pour le paiement des métiers, contre la polyvalence à outrance. Ce lundi 5 juillet, il y avait 50 % de grévistes.
Deux mobilisations qui touc hent aux salaires et à la charge de travail, dans un contexte où l’inflation augmente. Aux révolutionnaires de pousser à l’unification des luttes.