Publié le Mercredi 28 septembre 2016 à 22h23.

Latécoère : Entre résignation et combativité

Que faire et comment se battre maintenant que deux fonds de pension, Appolo et Monarch, actionnaires majoritaires, viennent d’empocher 63 millions d’euros en vendant Latécoère Services, de fermer l’usine LATelec de Louey en détruisant 70 emplois, et, dit-on, s’apprêteraient à vendre le terrain du site historique de la rue Périole pour une juteuse opération immobilière ?

Pour le délégué syndical CGT de Latécoère, Florent Coste, il n’y a pas à tergiverser : défense du site et de tous les emplois. « La dette de 160 millions d’euros est un prétexte… Une entreprise qui s’endette, c’est signe de bonne santé dans un contexte où les trois majors de l’aéronautique, Airbus, Boeing et Bombardier ont programmé la fabrication de 30 000 avions d’ici 2030… Il y a du boulot pour 15 ans, pour embaucher et pas pour supprimer 400 emplois… », a-t-il argumenté la veille, 21 septembre, lors du débrayage de deux heures qui a rassemblé 80 travailleurs.Lui a fait écho Thou, « non syndiqué », qui a appelé ses collègues à « cesser l’activité ». Une trentaine de mains se sont levées pour l’approuver. Mais aussi, en contrepoint, Henri, à quelques années de la retraite, qui, lui, en appelle « comme à Continental Clairoix, à se battre pour des primes de départ volontaire maximales… »

À suivre...

Un débat légitime entre travailleurs en lutte d’une boîte où pèse encore le « patriotisme d’entreprise » porté par un syndicat FO qui a accompagné tous les mauvais coups des patrons depuis quarante ans. Mais le vent a tourné. La CGT est devenue majoritaire au printemps après une semaine de grève (150 grévistes) en décembre 2015 pour 50 euros d’augmentation uniforme des salaires.Initié par le syndicat CGT, un comité de défense ouvert à tous les soutiens extérieurs, auquel le NPA 31 participe, est en cours de constitution… Reste à construire une mobilisation gréviste majoritaire dans l’entreprise elle-même.C’était aussi le sens de l’intervention de Philippe Poutou, venu jeudi 22 septembre échanger avec la trentaine de salariés de l’entreprise qui avaient répondu à l’appel à débrayer de la CGT ce jour-là pour le rencontrer (voir article en page 10).

Correspondant