Depuis une semaine les salariés de Legré-Mante occupent leur usine située à la Madrague de Montredon à Marseille pour s'opposer à la liquidation judiciaire orchestrée par leur patron, Gilles Margnat, liquidation confirmée depuis par la justice.
Début août, les procédures de licenciement seront entamées, les indemnités prévues sont infimes.
Or il s’avère que l’entreprise en question n’est nullement en faillite. Il s’agit juste pour le patron de profiter du contexte de crise économique pour faire une affaire : vendre le site de l’usine, terrain très convoité (proche de la mer et du parc des calanques). Depuis 2007 la vente du site était visiblement prévue, le crédit agricole, déjà à cette époque, a proposé le rachat du terrain pour 42 millions d'euros.
Evidemment la direction a nié ces tractations attendant le dernier moment (le 6 juillet 2009) pour informer ses salariés de la liquidation de l’entreprise. Le rapport d’expertise faisant état d'une situation financière catastrophique a été démenti par le commissaire aux comptes. La mort de cette entreprise était belle et bien programmée depuis au moins 2 ans pour des raisons d'enrichissement du patronat sans aucune considération pour les salariés.
Ces derniers n’ont pas été payés en juillet, et aucun plan social n’est à l’ordre du jour. Leurs revendications sont légitimes : le versement d'une prime supra-légale de 50 000 euros par salarié que Gilles Margnat, capitaliste possédant plusieurs sociétés, un château, des villas, peut satisfaire.
Ce ne serait que justice pour ces travailleurs qui, travaillant de nombreuses années dans des conditions difficiles, ont fait sa fortune tout en risquant leur santé. A leur demande de table ronde et d'un plan social, il n'est répondu que le silence méprisant des pouvoirs publics, plus prompts à sauver les banques de la faillite qu'à permettre aux travailleurs et leur famille de vivre décemment.
La liquidation de cette usine est totalement injustifiée sur le plan économique. L'acide tartrique, fabriquée uniquement dans cette usine marseillaise pour la France mais aussi l'Europe, offre des débouchés importants dans de nombreux domaines.
Le NPA dénonce le cynisme de cette situation et soutient la lutte des salariés de l’usine de Legré-Mante.