Publié le Mardi 27 octobre 2020 à 18h12.

« Le compte n'y est pas » à Nokia Lannion

Interview de Yann Le Flanchec de la CGT métallurgie, et délégué au CSE, que nous remercions d'avoir accepté cette interview sans préparation, à propos des plans de licenciements chez Nokia.

Yann, ce matin (26 octobre), peux-tu nous faire un bref compte rendu de la situation ?

Je dis que le compte n'y est pas après les annonces de la direction. Certes, le site de Lannion sauverait les meubles, le nombre de licenciéEs diminuant de 400 à 240. Mais il n'est même pas certain que les reclassements en cybersécurité soient réservés aux personnels présents sur le site. Et il y a quatre ans, au moment de la vente d'Alcatel à Nokia, les mêmes promesses nous avaient été faites…

Si je calcule bien, les 28 millions de crédits puisés dans le plan de relance, on se demande ce qu’ils viennent faire là-dedans ! Ils permettront à eux seuls de payer, pour chaque poste conservé, 55 000 euros de salaires par an. 

Or Nokia n'a aucune difficulté financière. C'est le paradoxe ou, l'arnaque.

Si la cyber sécurité est un enjeu il ne faut pas se contenter de promesses qui visent aussi à démobiliser en interne. Et à Lannion nous ne jouons pas notre peau contre Nozay [autre site menacé] qui est la grande perdante. Au final le nombre de licenciéEs restent autour des 1000 postes... Pour la CGT la mobilisation doit continuer.

Quelles sont les nouvelles du jour ? 

Cet après-midi [lundi 26 octobre] la direction générale vient à Lannion, ce qu'elle refusait de faire depuis le début du conflit. Est ce un signe favorable et va-t-elle avancer dans la présentation du projet ? ou une tactique pour isoler Nozay ?

Nous sommes évidemment très attentifs et vigilants. Nous continuons à travailler en intersyndicale à la mobilisation en rappelant que depuis des mois nous sommes isolés en télétravail. Ce qui complique les échanges et les conditions de la mobilisation. Nous avions envisagé de revenir travailler en présentiel mais les portes de la boîte sont restés fermées. Nous vivons une situation tendue.