Publié le Mercredi 5 février 2020 à 11h19.

Licenciements à tous les rayons dans le commerce

Alors que la mobilisation sur les retraites perdure, les licenciements en série se poursuivent dans le commerce.

Plusieurs plans dits « sociaux » ont été annoncés, dans la grande distribution comme dans l’habillement, qui ne font que confirmer une tendance lourde à l’œuvre depuis plusieurs années (cf. l’Anticapitaliste n°481 et 486).

Hécatombe

À Auchan, c’est un plan de départs volontaires qui a été confirmé le mois dernier et qui vise 517 emplois, au siège et dans les services support mais pas en magasins, une première dans l’entreprise nordiste. Derrière des formules ronflantes telles que « gagner en efficacité opérationnelle » et en « agilité », il s’agit en fait de doubler en deux ans la rentabilité actuelle là où elle est déjà au rendez-vous.

À Cora, ce sont plus de 1 000 emplois qui doivent être supprimés suite à la signature d’un accord de flexibilité par plusieurs syndicats. En effet, près de 10 % des personnels de l’enseigne refusent de voir leurs conditions de travail tirées vers le bas, ce qui va donner lieu à la négociation d’un plan social...

Du côté de la Halle (groupe Vivarte), c'est un plan de « sauvegarde de l'emploi » touchant 101 postes au siège et à la logistique qui a été annoncé le 3 février.

Après la fermeture de 13 magasins sur 28 de l’américain Gap, dont celui des Champs-Élysées, c’est l’enseigne néerlandaise C&A, après un premier plan l’an dernier, qui annonce la fermeture de trente boutiques supplémentaires. Ces décisions sont sans doute le prélude à un désengagement total de la France, comme on l’a vu avec New Look, afin de ne pas tomber sous le coup de la loi Florange qui oblige à rechercher un repreneur dans une entreprise ou un groupe d’au moins 1 000 salariéEs.

Impensés de la situation

À chaque fois, le développement de la vente en ligne est brandi comme explication. Pourtant, ces entreprises ne justifient pas de réelles difficultés économiques, recourant y compris à un PDV ou une rupture conventionnelle collective pour ne pas les motiver, ou bien organisent des pertes nationalement par des montages financiers internationaux sophistiqués.

Pendant ce temps-là, ce sont toujours les soutiers qui endurent ces décisions, en particulier les femmes qui sont majoritaires dans ces professions et qui en paieront une seconde fois le prix lors de leur retraite. C’est bien au blocage des salaires par nombre d’entreprises, supporté aussi bien par leur clientèle que par leur personnel, qu’il faut s’attaquer, c’est le versement inconditionnel du CICE à celles-ci qu’il faut remettre en cause.