Fumel : Contre un député UMP qui méprise les gens d’en bas
Les salariés de Metal Temple à Fumel ont lutté, entre fin 2014 et début 2015, pendant plusieurs mois contre la liquidation et la fermeture annoncée de leur usine (136 travailleurs). Il ne reste aujourd’hui que 43 salariés avec un nouveau repreneur (ils étaient 430 en 2004). En attendant pire ?
En février-mars, les grévistes avaient bloqué et occupé l’entrée de l’usine, menant une bataille contre ces patrons « voyous » qui vendent, revendent ou rachètent des entreprises virant à chaque fois des dizaines de salariés et prenant au passage des aides publiques totalement injustifiées. Une bataille menée aussi face aux pouvoirs publics et les élus locaux de tout bord qui laissent faire et cautionnent une politique patronale qui se traduit par une véritable catastrophe sociale.
Il se trouve que le député-maire du coin, Costes un UMP, en plus de ne rien faire pour défendre les emplois, s’en est pris aux salariés en lutte. Ne supportant pas un blocage qui n'en finissait pas, il s'est lâché ainsi « vous avez un certain nombre d'individus, la CGT, le NPA, je pèse mes mots, des alcooliques et des voleurs, qui ont fait de l'usine une zone de non-droit (...) ». Des propos révélateurs de son mépris envers les salariés, surtout celles et ceux qui relèvent la tête. Des propos aussi à l'image de la violence d’une société qui condamne les habitants d’une ville, d’une région au chômage et à la précarité.
Dans son élan Costes a même fait appel au gouvernement demandant une intervention militaire pour dégager la place. Du vrai n’importe quoi mais les réactionnaires osent tout.
Contre la haine de clase, résistance
Nos camarades Cgt de l’usine ont saisi le tribunal pour attaquer cet « élu du peuple » pour diffamation. Nous avons entamé la même démarche en nous coordonnant. Histoire de dénoncer le mépris social, la haine de classe, la bêtise de ceux qui sont du côté des possédants qui rêvent de faire taire toute résistance.
Ce mercredi 15 juillet au tribunal d’Agen sera fixée l’audience, pour l'automne. Affaire à suivre.
Une pensée pour le camarade Ignace Garay, décédé il y a un an, le 11 juillet 2014. Lui qui a travaillé, milité et combattu dans cette usine durant 3 décennies et jusqu’au bout.
Philippe Poutou