Publié le Jeudi 9 octobre 2014 à 20h33.

Moulins Maurel (13) : l’État a envoyé les CRS !

Chassés par les vigiles de Nutrixo il y a quelques semaines, les salariés des Moulins Maurel en lutte contre la fermeture de l’usine l’avaient reprise le 25 septembre (voir l’Anticapitaliste n°258). Par là, ils voulaient peser sur la préfecture afin que celle-ci oblige Nutrixo à négocier avec le repreneur déclaré.

Jeudi 2 octobre à 6 heures, des dizaines de CRS ont investi le site, accompagnés des vigiles du patronat et de leurs chiens. À 9 heures, plus de 150 militantEs étaient sur place pour prêter main forte aux salariés. Les CRS avaient été envoyés pour protéger le déménagement de certaines machines essentielles à la production.Aux alentours de midi, une vingtaine de cars de CRS ont convergé vers l’usine et bouclé le quartier. Une échauffourée s’en est suivi. Le rapport de forces n’étant pas favorable, la CGT des Moulins Maurel a proposé de revenir le samedi à 11 heures pour envisager la suite.Vers 15 heures, alors qu’une délégation (syndicat, UD, UL) était reçue en préfecture, la police – équipée de casques, matraques et boucliers – repoussait violemment la centaine de militantEs qui s’opposaient à la sortie d’un camion emportant le « cœur électronique » de l’usine. Informés des faits, la délégation a claqué la porte du sous-fifre de la préfecture censé les recevoir.

Reprise de l’usine !Ce samedi 4 octobre, environ 300 personnes se sont rassemblées devant l’usine, rassemblement composé essentiellement de militantEs de la CGT 13, SUD, FSU, Front de gauche, des jeunes antifa et bien sûr du NPA. La CGT a promis la reprise de l’usine par une action...Ce lundi, c’est fait, l’usine a été reprise par les salariés et des militantEs de la région. Une action sans heurt, vu que cette fois le rapport de forces était favorable. Au moment où nous écrivons ces lignes, l’usine est toujours gardée par les salariés de Moulins Maurel et les militantEs venuEs leur prêter main forte.Il faut bien sûr s’attendre à tout. La solidarité reste la seule arme des salariéEs et donne toute son actualité à la nécessité absolue de convergence des luttes.

Correspondants