Publié le Mercredi 10 mars 2021 à 10h38.

Non à la liquidation de Bosch Rodez

Bosch vient d’annoncer la suppression de 750 emplois dans l’usine de Rodez. Le doute n’est plus permis : la fermeture du site industriel le plus important de l’Aveyron est engagée. Et à quelques dizaines de kilomètres de là, dans le bassin de Decazeville, l’usine de la SAM, placée en redressement judiciaire, voit son donneur d’ordre Renault se défausser de ses engagements.

Bosch n’est pas, comme il le prétend, une victime de la crise du diesel, mais en est l’un des principaux responsables. La firme a directement participé, au côté de Volkswagen, au trucage des moteurs diesel en lui fournissant le logiciel qui permettait la triche, et a été condamné pour cela en Allemagne à une amende de 90 millions d’euros.

Chantage à l’emploi et mensonges

Depuis cinq ans, alors que les ventes de diesel ont chuté partout en Europe, des investissements étaient nécessaires pour réorienter la production. Bosch l’a compris en développant massivement d’autres filières technologiques, mais il n’a rien fait à Rodez, imposant des sacrifices aux salariéEs au nom du chantage à l’emploi et condamnant sciemment l’usine à l’asphyxie. Macron a directement participé à l’enfumage en défendant en plein « dieselgate » en août 2016, alors qu’il préparait sa campagne présidentielle que le moteur diesel serait « au cœur de la politique industrielle française ». Des mensonges pour se faire élire !

Gouvernement, autorités régionales et locales ont, paraît-il, grassement financé des boîtes privées spécialisées pour chercher de nouvelles activités. Un leurre laissant la main au marché capitaliste pourtant incapable de créer des emplois stables alors qu’il y a tant de besoins à satisfaire.

Le chemin de la mobilisation

La SAM à Decazeville et Bosch à Rodez sont les deux principales usines de l’Aveyron. C’est un massacre à la tronçonneuse contre l’emploi. Les travailleurEs n’ont pas besoin des larmes de crocodiles de ceux qui ont accompagné les politiques menant à la situation actuelle. Un autre chemin est possible. Il y a quelques décennies, autour des grèves du bassin de Decazeville, toute une population s’était dressée contre l’injustice. La venue, à l’époque, en Aveyron, des sites industriels aujourd’hui menacés de liquidation, est un produit de ces mobilisations historiques. C’est ce chemin qu’il faut reprendre pour espérer gagner.

Lundi 8 mars, les salariéEs de l’usine Bosch, avec la CGT, bloquaient l’entrée de l’usine. Les livraisons de la SAM vers Renault sont elles aussi bloquées, une « mobilisation pour une durée indéterminée » est décidée à partir du mardi 9 mars.

Solidarité avec les travailleurEs de Bosch et de la SAM aujourd’hui en situation de légitime défense ! Ne les laissons pas seulEs à résister !