Publié le Dimanche 28 octobre 2012 à 10h15.

Petroplus : non à la liquidation !

Le tribunal de commerce de Rouen a prononcé mardi 16 octobre la liquidation judiciaire de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. La fermeture de la raffinerie avec ses 550 salariéEs, ses centaines de sous-traitants serait une catastrophe sociale et humaine.L’annonce de la liquidation a fait l’effet d’un coup de tonnerre, tant les principaux responsables syndicaux de l’entreprise avaient misé sur le repreneur basé à Dubaï, Netoil. C’est d’ailleurs cette seule issue qui est encore recherchée par l’intersyndicale qui signe un communiqué commun avec le représentant du groupe Netoil. Ce dernier représentera son dossier d’ici le 5 novembre, date butoir fixée par le tribunal. Les salariéEs sont donc à nouveau, comme depuis des mois, suspendus aux marchandages d’hypothétiques repreneurs tous plus voyous les uns que les autres. Parmi les repreneurs potentiels il y avait par exemple le sulfureux Alafandi Petroleum Group.Mais personne n’oublie que c’est Shell qui s’est débarrassé de sa raffinerie de Petit-Couronne sur Pétroplus, spécialiste du rachat de raffineries dont les grands groupes veulent se débarrasser.La Fédération nationale des industries chimiques CGT a bien raison de voir « dans cette liquidation, […] la main des Majors des industries pétrolières et pétrochimiques (Total, ExxonMobil, Shell, Ineos…) et la bienveillance complice d’un gouvernement dont les ministres font des ronds de jambe aux universités d’été du Medef ».Ce gouvernement PS et Europe Écologie–Les Verts(!) a autorisé ce même groupe Shell à reprendre ses forages au large de la Guyane, menaçant les eaux et le littoral de pollutions et de destructions irréversibles. Mais il est incapable de l’obliger à maintenir tous les emplois à Petit-Couronne !Le gouvernement pourrait, s’il en avait un tant soit peu la volonté politique, contraindre Shell à reprendre Petroplus et l’ensemble de ses salariéEs, sous la menacede la réquisition de ses biens et de ses avoirs en France, du remboursement de toutes les aides publiques…La menace de fermeture de Petit-couronne, après celles des raffineries de Flandres, Reichstett, Berre, pose évidemment globalement la question du raffinage. Du côté du Front de Gauche, l’accent est mis sur la questions des importations, sur la nécessité de «raffiner français», sur l’indépendance nationale. Disons le tout net cette position est pour nous inacceptable surtout au regard de l’héritage colonialiste de la France, de pillage des matières premières, d’Elf et de la Françafrique !La production et la distribution de l’ensemble de l’énergie doit être indépendante… de la loi du profit. L’énergie doit être accessible à toutes et tous pour satisfaire les besoins, mais elle doit aussi être gérée en fonction des impératifs écologiques et en particulier de l’impératif de lutte contre le réchauffement climatique qui exige de réduire l’utilisation du pétrole et des énergies fossiles. Cette transition énergétique qui implique aussi une politique radicale d’économie d’énergie en particulier dans les logements et les transports, la sortie du nucléaire et le développement des énergies renouvelables, ne peut se faire que dans le cadre d’un service public de l’énergie, après réquisition de tous les grands groupes comme Total ou Shell.Les salariéEs qui ont subi les conditions de travail pénibles, le travail posté, l’exposition aux produits dangereux n’ont pas à en faire les frais, au contraire, elle doit se faire avec eux et leur savoir faire. Tous les emplois doivent être maintenus et les licenciements interdits.Dans tous les cas, ces solutions ne se négocieront pas dans une nième table ronde, elles ne pourrons qu’être imposée par un rapport de force puissant.Tous ensemble, salariés du pétrole, populations, syndicalistes, autour des Petroplus il est possible d’imposer le rapport de force en paralysant l’approvisionnementen pétrolecomme nous avons su le faire lors de la grève des retraites.