La manifestation du 13 avril à Onet-le-Château, pour la défense d’emplois industriels, a été un succès à l’échelle de l’Aveyron.
En comparaison de la moyenne des manifs intersyndicales du département, les ouvrierEs des usines équipementiers et sous-traitants de l’automobile avaient cette fois répondu présents : la SAM du bassin de Decazeville, Filtrauto et la « Bosch », première usine du département avec 2600 salariés et dont la particularité est de ne produire que pour le diesel.
Première convergence
Rassembler des usines distantes d’une trentaine de kilomètres autour de mêmes revendications, c’est déjà une première convergence des luttes, avec incontestablement un effet d’entraînement positif. La CGT, à l’initiative de la marche, était représentée massivement dans le cortège par des ouvrierEs des usines de l’automobile mais aussi par des représentants d’UL de tout le département. SUD et la CGC, les deux autres syndicats qui appelaient, étaient aussi très visibles.
Le seule participation automobile extra-aveyronnaise était celle de Philippe Poutou, venu au nom du syndicat CGT Ford apporter son soutien. Si la présence de la CGT Ford a été saluée par les secrétaire de l’UD CGT Aveyron, Philippe a été privé de prise de parole, les élus locaux de Rodez et d’Onet-le-Château, macronistes et de droite classique, ayant réussi à imposer leur censure aux organisateurs syndicaux de la marche.
De fait, en tête de manif, le nuage d’écharpes tricolores de tout bord donnait un air « d’union sacrée » comme l’a noté le lendemain la presse régionale. Au nom du patriotisme économique et de la défense du diesel dont les innovations récentes étaient parées de toutes les vertus de la « transition écologique »…
À noter, et à regretter, l’absence dans la manifestation d’expression militante des partis se réclamant du changement social. Seul le NPA y a constitué un cortège, auquel se sont joints la cinquantaine de gilets jaunes présents.
La défense de l’emploi, en pointant la responsabilité des donneurs d’ordre Renault et PSA, et celle des gouvernements successifs qui ne font rien pour trouver des activités en remplacement aux activités déclinantes actuelles, est pourtant au cœur des nécessités de la lutte.
Ces exigences, citées dans les interventions de représentants de la CGT au cours des prises de parole de fin de marche, sont en fait contradictoires avec la politique de Macron et de ses supporters aveyronnais. On ne peut pas esquiver, au nom d’un rassemblement le plus large possible, la confrontation avec cette politique. À plus de 2000, cette manifestation est un pas vers ce tous ensemble à préparer !
Correspondants