La grève a passé son deuxième mois... et résisté aux intempéries qui ont provoqué un jour et demi de chômage partiel à Aulnay. La neige n’a refroidi ni la colère ni la détermination des grévistes. Ils ont continué les collectes et les discussions avec leurs collègues présents mais sans boulot à l’usine.Un des objectifs de la semaine a été la préparation du Comité central d'entreprise réuni par la direction lundi 18 mars. Tant que les procédures juridiques contre le PSE ne sont pas conclues par la justice (procédure engagée par SUD PSA qui passera au TGI de Paris début avril et peut ensuite aller en appel), la direction ne peut pas faire voter les délégués centraux. Ce qui ne l’empêche pas de vouloir démontrer la légitimité de son plan en redemandant l’avis des syndicats qui l’ont déjà donné le 12 février dernier, histoire d’essayer de saper le moral des salariés et de légitimer son projet devant le tribunal. L’enjeu pour les grévistes était donc d’obtenir un maximum de signatures de non-grévistes pour faire la preuve que le plan ne passe pas auprès des salariés concernés, même si des délégués syndicaux centraux le votent. Ces discussions ont permis d’obtenir un millier de signatures, soit une bonne partie des présents sur le site d’Aulnay en fin de semaine (entre les malades et les problèmes de transports liés aux intempéries, il y avait énormément d’absents). Quelles perspectives pour renforcer la grève ?Les grévistes ne sont pas isolés, et la direction est loin d’emporter l’adhésion des non-grévistes qui ne sont pas dupes, d’autant que les salariés qui ont accepté un transfert temporaire sur Poissy commencent à raconter que ce n’est pas ce qui était attendu. Cela a obligé trois délégués de la CFDT à refuser le PSE avec les délégués de la CGT, alors que la CFDT avait pourtant annoncé son soutien. Le problème, c’est que la grève ne se renforce pas en interne (environ 300 grévistes devant le siège de PSA pendant le CCE), et que les perspectives d’extension aux autres sites ou de convergence avec les autres salariés touchés par des plans de licenciements ne sont pas évidentes. En effet l’exemplarité d’une grève, aussi déterminée soit-elle, ne crée pas un mouvement, dans la situation actuelle en tout cas. La convergence ne peut donc être qu’une politique volontariste construite par des contacts entre équipes militantes, en prenant en compte les rythmes propres de chacune des mobilisations. En effet, il est clair que les directions syndicales ne feront rien pour initier une extension des luttes en cours et construire leur convergence. En congrès cette semaine, la CGT a même oublié d’inviter les grévistes d’Aulnay ! Les équipes militantes ne pourront compter que sur elles-mêmes et sur leur capacité à offrir de manière concertée des objectifs politiques communs aux différentes luttes : interdiction des licenciements, partage du travail, augmentation des salaires. La question qui nous est posée est comment avancer ensemble pour les défendre. CorrespondantEs
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