Publié le Mardi 17 septembre 2019 à 10h50.

RATP : Le premier métro

La RATP a ouvert le bal de la contestation de la réforme des retraites. Après 12 ans d’atonie – du moins en apparence – la grève a fait son retour fracassant dans les transports parisiens : 100 % de grévistes au métro, 60 % aux bus et dans les ateliers de maintenance, la capitale a été paralysée ce vendredi 13 septembre. Bien creusé, vieille taupe !

Deux jours auparavant, les prévisions de trafic annoncées par la direction avaient fait l’effet d’une bombe, déclenchant la comédie médiatique : les agents RATP seraient des privilégiés, qui partent en retraite avec, en moyenne, 3700 euros !

« La retraite à 50 ans ? Une légende »

« 3700 euros ? Je touche 2000 euros en travaillant en horaires décalés et les jours fériés ! Avec des périodes de travail de 6 jours d’affilée », rectifie une conductrice en grève, interviewée lors du rassemblement devant le siège. « La retraite à 50 ans ? Une légende. Beaucoup partent à 58 ans. Sans parler des histoires de décote », confirme un autre. 

Car le régime n’est plus si spécial, sauf pour l’âge de départ, plus bas. Partir plus tôt, mais avec quoi ? La durée de cotisation est la même que touTEs les salariéEs, la décote fait son œuvre. Le calcul de la pension se fait sur les 6 derniers mois – une « spécialité » qui concerne tout de même plus de 5 millions et demi de fonctionnaires.

 « C’est pas équitable les six derniers mois ? Mais tout le monde devrait avoir les six derniers mois ! »« S’ils veulent faire une retraite unique, qu’ils la fassent vers le haut. Et qu’ils baissent leurs avantages à eux. D’accord pour travailler, mais pas jusqu’à la mort. »Paroles de grévistes, qui n’ont qu’une seule chose en tête en ce vendredi 13 : quelles suites donner à leur mouvement ? Comment faire reculer le gouvernement ? 

« C’est à la base de décider des suites. D’accord pour être accompagnés, mais pas question que les syndicats signent n’importe quoi sans nous consulter. » « En 2007 on s’est sentis trahis par les syndicats. Je suis syndiqué CGT mais je l’ai encore en travers de la gorge. On veut que les décisions soient remontées vers le haut. »Enfin, « de toutes façons, on va converger. En 1995, on convergeait, c’est ce qui a fait notre force. Y’a pas de secret, on n’y arrivera pas tout seuls. ».

Correspondant