Publié le Samedi 27 mars 2021 à 10h04.

RATP : les salariés face au Covid et aux attaques patronales

Le transport du virus va bon train. Chaque jour, des photos de rames de RER et de bus bondés, de quais de métro où les usagers sont collés comme des sardines circulent sur internet. Or, le plan de transport décidé par la direction depuis quelques semaines est celui des périodes de vacances avec une réduction globale du trafic. C’est bien l’inverse qui serait nécessaire pour éviter les attroupements et permettre de maintenir une certaine distance ! Au lieu de renforts par des recrutements dans l’urgence, les machinistes, qui se sont déjà fait voler cinq jours de congés en mai dernier, se retrouvent au chômage partiel deux jours par mois, payé en partie par l’État. Ce qui permet aussi à la Régie d’en profiter pour réduire, voire supprimer, certaines primes (de nuit par exemple) qui composent une partie non négligeable du revenu des agents.

La reprise de la vente des tickets : une obsession de la direction au mépris de la santé des agents

Ces dernières semaines ont été marquées par l’apparition de variants plus contagieux du virus et une explosion des contaminations dans les dépôts, en particulier chez les machinistes. Pas de quoi faire sourciller la direction qui, le 15 février, a imposé le retour de la vente de tickets à bord des bus, suspendue depuis mars 2020, en faisant fi des objections de l’inspection et de la médecine du travail.

C’est en moyenne trois tickets qui sont vendus par service, soit six euros ; une très faible partie du chiffre d’affaires.  Il n’y a pas de petit profit ! Et une cerise sur le gâteau : les plexiglas qui avaient été installés sur les postes de conduite à l’automne et qui protègeaient un peu les machinistes, ont tous été retirés et empilés dans les dépôts.

Zéro pointé sur les mesures sanitaires ! Ce qui n’empêche pas la direction de fliquer les salariés à l’aide de leurs précieuses « mouches », agents en civil de la brigade de surveillance du personnel, qui collent des rapports à ceux qui ne portent pas correctement le masque par exemple. La responsabilité individuelle des agents est constamment mise en avant par la communication interne, mais cela ne semble pas s’appliquer aux chefs qui, pour certains, ne se privent pas de petits repas et autres festivités… ce qui a conduit à sept cas positifs au dépôt des Bords de Marne par exemple !

Mépris de la direction pour ses agents en première ligne

Alors que les agents se prennent en pleine face les conséquences diverses de ces mois sous Covid, la direction de la RATP vient d’annoncer son refus de verser la prime Covid suggérée par le gouvernement au prétexte que les salariés auraient « bénéficié » du chômage partiel et qu’une prime d’intéressement sera versée au mois de mai 2020. Mais – car il y a toujours un « mais » avec ces primes arbitraires – elle sera versée au prorata des jours travaillés. Les collègues absents pour « garde d’enfant »,« vulnérables » au Covid ou tout simplement en arrêt maladie ne la toucheront qu’en partie. Les « premiers de corvée » n’ont décidément rien à attendre de la générosité patronale ou gouvernementale, mais à aller chercher ce qui leur est dû !