Visiblement l’État et le patronat sont mauvais perdants. Mardi 13 septembre, huit salariéEs de l’entreprise de tourisme TUI France, syndicalistes à la CGT, étaient convoqués à la brigade de répression contre la délinquance.
En 2021, cette équipe militante s’était mobilisée fortement pour empêcher un plan de licenciement agressif décidé par la direction de ce groupe international. Le plan de licenciement prévoyait 600 suppressions d’emploi sur les 900 salariéEs employés par le groupe TUI France. Ce plan de licenciement avait été annoncé aux salariéEs en visioconférence par leur patron, depuis son riad au Maroc.
Une victoire qu’on veut leur faire payer
L’équipe militante de la CGT TUI France avait choisi de ne pas accepter ce plan de la honte en organisant la mobilisation des salariéEs des agences de voyage du groupe. En plus de leur détermination sans faille, on doit à cette équipe militante la volonté chevillée au corps de se lier à d’autres secteurs avec la conscience de la nécessité de regrouper les mobilisations. Ils avaient notamment été à l’initiative d’une manifestation nationale contre les licenciements qui avait regroupé plusieurs milliers de salariéEs issus de secteurs et d’entreprises diverses. Comme ils et elles aiment à le rappeler : seule la lutte paie. Après plus d’un an de mobilisation, les salariéEs de TUI France ont réussi à faire annuler le plan de licenciement, en faisant annuler l’homologation du plan social. L’ensemble des salariéEs licenciés ont été réintégrés.
Mais visiblement les patrons ont la défaite difficile, et sont rancuniers. Mercredi 13 septembre, huit syndicalistes étaient convoquéEs par la police comme des délinquants. Ils et elles sont accusés d’injures publiques et de diffamation lors d’une manifestation que les salariéEs avaient menée devant les locaux de la Direccte. Lors de cette manifestation, les salariéEs avaient crié leur colère face à l’homologation du plan social par cette instance dont la fonction était justement de vérifier la conformité de ce plan. La justice a depuis donné raison aux salariés puisque l’homologation a été retoquée et les licenciements annulés.
Mauvais joueurs, les patrons et l’État refusent leur défaite en essayant maintenant de réprimer ceux qui ont mené cette lutte victorieuse. Mais loin de faire peur, cette nouvelle menace renforce la conviction des syndicalistes dans la nécessité de se battre, de relever la tête et de regrouper nos forces pour faire céder le patronat et le gouvernement ! Des militantEs de divers syndicats et divers secteurs étaient venus les soutenir pour exiger l’arrêt des poursuites.