En effet, du 18 au 25 juin des arrêts de travail vont être observés à Saran (Loiret), Lille (Nord), Brétigny (Essonne) et Senlis (Oise), quatre des sept sites d’Amazon France (les autres sont Montélimar, Châlons-sur-Saône et Bove dans la Somme): « Pour qu’ils considèrent l’humain, on est pas des machines », tel est le mot d’ordre qui résume le mécontentement des personnels à l’égard de la direction d’Amazon France et Europe.
Ce qui a amené le syndicat Solidaires SUD Amazon (syndicat majoritaire à Amazon France et présent sur ces 4 sites)) à appeler à la grève est la revendication centrale de l’amélioration des conditions de travail. Malgré des arrêts de travail l’an dernier lors du premier confinement dû à la Covid qui avaient fait reculer la direction France sur le respect des conditions sanitaires, la dégradation des conditions de travail ne font depuis que s’aggraver. Contrairement à l’année dernière lors du Covid et pour le respect des conditions sanitaires, l’unité syndicale n’a pu être réalisée.
L’origine du mécontentement accumulé par les salariéEs découle de la dégradation des conditions de travail, du fait de l’objectif de la direction Europe de stocker les articles à 100 % des capacités des sites Amazon, qui étaient occupés à 60-80 %. Résultat, le « sur-stock » accentue les mauvaises conditions de travail car pas assez de place, abime la marchandise qui est reconditionnée ou éliminée, multiplie les accidents de travail: « On range plus, on met tout en vrac. »
Mauvaises conditions de travail
A ces conditions de travail détériorées s’ajoutent la reconnaissance salariale 2021 jugée insuffisante par les personnels. Si dans le cadre des négociations NAO (Négociations annuelles obligatoires) 2021, 2 % ont été obtenus comme l’année dernière, dans le contexte Covid, les 2 euros de l’heure supplémentaires ainsi qu’une prime de 500 euros négociés l’an dernier non pas été reconduits cette année.
Le personnel craint également qu’à l’occasion de la « Prime Day » les 21/22 juin (soldes) les mauvaises conditions de travail s’amplifient, les heures sup obligatoires, les congés supprimés. Il y aura à cette occasion des actions des salariés.es en Allemagne, Italie, Espagne, Pologne, aux USA.
A Saran, sur le respect des règles de sécurité, la direction locale alertée par les organisations syndicales sur les accidents fréquents à cause de cette politique de sur-stockage, se heurte à l’orientation de la direction europe : « On espère que nos conditions de travail vont s’améliorer avant le pic de Noël, sinon nous allons vers des actions plus dures, les actions actuelles sont un avertissement pour la direction Europe/Monde ».
Enfin et à Saran toujours, le site a des infrastructures vétustes, et le personnel craint sa fermeture à court ou moyen terme du fait de son inadaptibilité « au sur-stockage ».
Propos recueillis auprès du représentant de la Fédération SUD Commerces et Services du site Amazon/Saran