Lumina Service, société de 25 salariéEs sous-traitante d’Amazon, a licencié par téléphone neuf livreurs de colis le 25 février. Embauchés avant la période des fêtes, on leur avait promis un CDI et un « bon salaire », avec un logement…
Au fil des semaines, ils ont accumulé les heures supplémentaires pour des payes misérables. Le salaire est distribué par virement bancaire, ou par chèque, parfois refusé à la banque, et d’un montant qui semble aléatoire, en tout cas bien en dessous de ce qui leur avait été promis. Et le patron refuse aux salariés leurs fiches de paie, pourtant essentielles pour les travailleurs sans-papiers récemment licenciés.
600 euros pour deux mois de travail
Un livreur raconte avoir été payé environ 600 euros pour deux mois alors qu’il avait travaillé plus de 35 heures par semaine. Un vrai scandale, sans parler des heures de travail à rallonge, des pauses inexistantes, des jours de congé non respectés. Quant au logement promis par la direction, il existe bel et bien, mais... des jeunes travaillant tous pour la sous-traitance habitaient à 12 dans un F3. Des méthodes malheureusement connues des sociétés sous-traitantes d’Amazon.
Face à leurs conditions de travail, à leur licenciement et au non-paiement des salaires, les neuf livreurs licenciés ont décidé de ne pas se laisser faire. Depuis le 28 avril, ils tiennent un piquet à l’entrée du centre logistique de Saint-Étienne-du-Rouvray (76) avec l’aide de la CGT. Visibles en tête de la manifestation du 1er Mai à Rouen, ils invitent d’autres secteurs à venir les rencontrer sur le piquet, qu’ils ont prévu d’animer toute la semaine, voire plus !
« On est déterminés à aller jusqu’au bout de la lutte, car ce qu’on a subi, c’est pas normal. » Les revendications sont claires : le paiement de l’intégralité des heures de travail réalisées et des titres de séjour en règle.