Publié le Samedi 28 mars 2015 à 18h32.

Sanofi Elbeuf (76) : dans les pas de ceux de Sisteron

Les salariéEs postés du site de Sanofi-Elbeuf sont en grève depuis deux semaines, à raison de 4 heures de grève par quart/journée.

Pour la seconde année consécutive, il n’y a pas d’augmentations générales dans le groupe. Nous sommes mobilisés autour de trois revendications. Tout d’abord la suppression des « remontes », c’est-à-dire l’obligation pour un salariéE posté de venir travailler plusieurs fois par an sur son temps de repos (4 jours par cycle). Dans ces cas-là, le repos n’en est pas vraiment un, et les conditions de récupération sont considérablement dégradées.Notre deuxième revendication concerne l’embauche des salariéEs précaires sur un site qui tourne avec une centaine de précaires (intérimaires et CDD). Plus de 60 travaillent pour un « accroissement d’activité », qui n’a rien de temporaire puisqu’il correspond à une augmentation d’activité pérenne sur le site (nouvelle fabrication). La direction les titularise au compte-goutte. Cette année, ce sont 50 contrats qui arrivent à terme et qui ne pourront légalement pas être prolongés. Mais la direction refuse de titulariser massivement ces postes pourtant pérennes avec des salariés formés.Enfin nous demandons la négociation d’un accord de site sur les classifications qui déboucherait sur un système de révision par le haut, ce qui se traduira pour touTEs (postés et personnel de journée) par une augmentation de la rémunération.

Élargir la grèveDepuis deux semaines la situation est bloquée avec une direction intransigeante qui campe sur ses positions : c’est non à tout ! Elle n’hésite pas à communiquer à tout va avec des « notes au personnel » qui sont de véritables tracts à charge contre les grévistes. Ces tracts s’adressent en réalité aux non-grévistes pour les monter contre les grévistes, avec l’argument habituel sur la grève irresponsable qui met le site en danger.La présence en production de nombreux précaires qui ne peuvent pas faire grève pénalise notre mouvement, d’autant plus que la direction abuse du service minimum de sécurité pour faire tourner quand même les productions. Cela en dépit, à ce jour, de nos interventions auprès de l’inspection du travail.Malgré le fait que la CFDT ne soit pas dans la lutte, la grève, soutenue par la CGT et SUD, est bien suivie en fabrication postée mais reste minoritaire (environ 60 grévistes sur 400, précaires compris). On sait par expérience pour s’y être plusieurs fois cassé les dents qu’une revendication frontale d’augmentation pour tous avec talon est vouée à l’échec si elle n’est pas défendue à l’échelle du groupe. Mais les coordinateurs syndicaux centraux préfèrent évidemment faire avancer le « dialogue social » plutôt que d’organiser une riposte au niveau national.Jean-Louis Peyren de la CGT Sanofi Sisteron est venu nous soutenir, fort du succès de leur mobilisation qui leur a permis de décrocher une prime de 80 euros net par mois pour les postéEs suite à une grève de cinq semaines (voir interview dans l’Anticapitaliste n°279). La mobilisation se poursuit aussi à Ambarès, en attendant l’entrée dans la lutte des sites d’Aramon et de Vertolaye…

Correspondant