Le site de Quetigny, près de Dijon, fabrique 100 millions de boîtes de médicaments par an, dont 64 % sont exportées. Mais depuis l’été, Sanofi (plan Phœnix !) a prévu de céder un contingent de 200 médicaments et se désengage de la production en Europe, supprimant 2 600 emplois (1 860 en France). Le site est cédé pour un euro à Delpharm, connu comme un des pires au plan social parmi les façonniers du secteur. Sanofi lui promet des commandes pour sept ans mais lui imposera ses tarifs...
La production du site est bloquée depuis mardi 4 novembre, avec reconduction en AG quotidienne, et des barricades ont été dressées. La plupart des syndicats et des élus du site ont été rejetés et le comité de grève est associé aux rencontres, malgré la volonté du patronat de ne négocier qu’avec les représentants du personnel. Le nombre de grévistes fluctue entre 120 et 150 selon les jours (sur 350 salariéEs au total).
La direction souffle le chaud et le froid mais s’est quand même engagée par écrit sur une prime de cession négociée à partir de 15 000 euros (net ou brut, on ne sait pas), alors qu’auparavant, c’était entre 10 000 et 15 000 maxi, ainsi que sur la reprise par Delpharm de la convention collective pharmacie. Pas de garanties sur l’emploi, le maintien de la mutuelle, les primes d’ancienneté, les modalités de versement de la prime...
Les grévistes attendent 2 à 3 fois plus mais la direction exige la reprise pour négocier sur le volant supplémentaire. Avec ces maigres avancées, elle a réussi à semer le doute sur la nécessité de continuer le mouvement, avec une ligne de fracture entre celles et ceux voulant durcir (blocage total, montée au siège avec d’autres sites menacés) et les plus hésitantEs, encore minoritaires.
La semaine prochaine va être essentielle et un début d’extension sur les autres sites menacés serait un point d’appui, car au-delà des modalités de cession, personne n’oublie que c’est un véritable scandale au vu des bénéfices de Sanofi.