Avec le slogan « fermeture ni aujourd’hui ni dans cinq ans ! », les salariés de l'établissement de recherche Sanofi de Toulouse étaient en grève mardi 2 juillet pendant le CCE de la branche Recherche et Développement du groupe Sanofi, à Chilly-Mazarin.Lors de cette réunion, la direction a présenté un « nouveau » plan de restructuration prévoyant la suppression avant décembre 2015 de 207 postes en France, avec passage « à l'autonomie » en 5 ans des activités restant à Toulouse. Sur les 617 postes localisés à Toulouse fin février, 364 resteraient sur le site pendant la durée du plan, alors que le rapport de la mission ministérielle Saintouil, publié mi-mai, tablait sur le maintien de 500 emplois sur le site. La direction avait prétendu accepter ce rapport comme « feuille de route ».« Le projet de restructuration présenté au CCE du 2 juillet ne s'inscrit absolument pas dans l'esprit du rapport présenté par Jean-Pierre Saintouil et soutenu par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg », indique la CFDT, premier syndicat de l'établissement, qui avait accepté le cadre validé par Montebourg et donc cassé l’intersyndicale avec SUD et la CGT. Une partie des militants CFDT avait alors rompu avec leur syndicat. C’est la direction qui a obligé ce syndicat à changer sa ligne car elle s’assoit sur le rapport avalisé par Montebourg (venu pourtant à Toulouse le vendre au personnel...).
Sanofi s'évapore...Laurent, délégué SUD, relève que le nouveau projet prévoit de conserver à Toulouse « 40 personnes dans les fonctions support au lieu des 145 recensées par la mission ministérielle… C'est une sacrée évaporation, cela correspond à une volonté de mutations et d'externalisation ». Selon lui, « on ne nous parle plus de spin-off (société externalisée), mais d'entité ayant vocation à trouver très vite son autonomie, c'est un grand classique du désengagement… La direction avait de toute façon l'intention de se désengager, mission Saintouil ou pas, alors que nous refusons le départ de la recherche Sanofi de Toulouse ».Avant cette action qui a regroupé environ 250 personnes devant la porte du site, les « sanofiens » avaient organisé un pique-nique festif, au cœur de la ville en bordure de Garonne, le dimanche précédent. Une journée sympathique qui a révélé les talents musicaux cachés de certains. Une délégation du site de Sanofi-Montpellier, lui aussi gravement impacté par les plans de la direction, s’est rendue vendredi 28 avril au « forum des entreprises en lutte » des Fralib.La prochaine étape est une montée à Chilly-Mazarin pour la prochaine réunion de négociation mardi 9 juillet. Et d’autres actions sont en perspectives durant tout l’été…
Correspondant NPA 31