L’annonce du plan de départs « volontaires » de 5 000 salariéEs de SFR, soit un tiers de l’effectif, a largement mobilisé l’ensemble des médias, percutés de près ou de loin, maintenant ou plus tard, par la restructuration de ce grand du secteur. De ce fait, radios, télés et presse étaient largement représentés devant le siège de SFR à Saint-Denis ce mardi 6 septembre.
Il s’agissait en fait d’une première initiative après l’annonce-coup de massue faite par la direction en juillet, comme il se doit pendant la période des congés. De multiples débrayages et rassemblements en région, notamment dans le réseau des boutiques à Marseille, Lyon, Lens, Nantes, Rennes ou Nice, et 160 personnes rassemblées sur les Champs-Élysées.
Selon la CGT, 50 magasins sur 424 étaient complètement fermés et 450 salariéEs de la branche distribution étaient en grève, ainsi que dans certains centres d’appel de Téléperformance, dont les salariéEs seront aussi impactés par la restructuration. D’autres débrayages étaient aussi prévus l’après-midi.
Monopoly financier et industriel
Devant le siège de Saint-Denis, ambiance retour de congés, avec quelques dizaines de salariéEs du site venus participer au débrayage. Bien sûr, dans ce siège, la plus grande partie des salariéEs sont cadres et le syndicalisme n’y est pas vraiment bien vu. De plus, la CGC avait finalement renoncé à appeler au débrayage : « Nous n’appelons pas à la grève. Nous avons plutôt opté pour la voie judiciaire. La semaine dernière, nous avons assigné la direction devant le tribunal correctionnel, notamment pour délit d’entrave. » De ce fait, seuls la CGT, qui détient 15 % des voix aux élections professionnelles, et Sud, présent dans certains secteurs, appelaient à la grève. La fédération FAPT-CGT, l’union locale de Saint-Denis étaient présentes, avec des banderoles rappelant l’actualité persistante de la mobilisation contre la loi travail.
« Hasard » du calendrier, présentant la veille la stratégie du groupe, le directeur général a expliqué les raisons qui ont conduit Altice à proposer de reprendre les 22,5 % des titres de SFR qu’il ne possédait pas encore, dans une opération valorisée à 2,4 milliards d’euros. Cela devrait permettre à Altice d’utiliser plus facilement la trésorerie de SFR au sein du groupe... et de partager les dividendes exceptionnels.
Un gigantesque Monopoly financier et industriel dans lequel les salariéEs ne sont que des pions. Prêts pour la révolte ?
Robert Pelletier