Pour les conducteurs et conductrices des TGV Atlantique la gestion de la crise du Covid 19 par la direction de la SNCF a été « calamiteuse » : réduction du nombre de TGV entraînant des diminutions conséquentes de salaire pour des roulants, dont une grande partie de la rémunération dépend des kilomètres parcourus.
Mais pire, alors que la baisse de voyageurs due à la crise sanitaire n’est plus d’actualité, et que la demande repart à la hausse, la direction refuse catégoriquement de rétablir le trafic correspondant et de mettre les effectifs nécessaires en face, ce qui pour les agents correspond à une pérennisation de la situation dégradée imposée durant la crise. Son objectif ? Augmenter la productivité...
Actuellement, seuls 70 % des trains roulent par rapport à la situation d’avant la crise. Pour les agents, cela se traduit par des journées de service plus longues, une baisse importante du « rendement kilomètre » entrainant la dégradation des conditions de vie et de travail et une réduction de la rémunération.
Après plusieurs réunions de « conciliation » entre les syndicats et la direction, cette dernière restait opposée à toutes les demandes : des recrutements pour palier le sous-effectif, une augmentation des salaires, notamment avec l’application d’une prime pour compenser les pertes liées à la réduction du temps et de la distance de conduite. En somme, tout ce que demandent les conducteurs, c’est un retour à la situation normale, c’est à dire celle d’avant la crise !
En réaction, dès le vendredi 22 octobre, veille des vacances scolaires et jour des grands départs en vacances, et durant tout le week-end, les conducteurs TGV se sont massivement mis en grève provoquant d’importantes perturbations sur le trafic ferroviaire vers et depuis la façade Atlantique. Face au mécontentement, la direction propose... des groupes de travail ! En réponse à ce mépris, les agents prévoient à nouveau d’être massivement en grève le week-end prochain.
Hasard ou pas, la colère est aussi montée d’un cran dans d’autres services SNCF en Bretagne, qui, face au manque d’effectif, au plan de suppression d’emplois, à la disparition de nombreux services en gare comme dans les trains et au démantèlement du réseau, se sont mobilisés également ce week-end.
Dans le paysage, même si la région Bretagne n’en est pas encore à lancer des appels d’offres pour céder l’exploitation des lignes à la concurrence, il est évidemment question pour la direction de préparer le terrain à cette concurrence en cherchant par tous les moyens à baisser les coûts en dégradant les conditions de travail et de salaires.
À la conduite, au contrôle, au guichet, en gare, à l’embarquement, mais aussi plus généralement dans le secteur des transports, la colère et les grèves montent, à l’image des grèves en cours dans les bus du réseau interurbain de Transdev en région parisienne. Face à cette offensive générale des patrons et de leur « mise en concurrence de nos salaires et de nos conditions de travail », organisons-nous et faisons en sorte que la colère qui éclate ici et là soit plus contagieuse que n’importe quel autre virus !