Entretien avec Cédric Turcas, secrétaire de l'UL CGT de St Nazaire.
Peux-tu nous raconter ce qui s'est passé à St Nazaire ?
Le 12 septembre, nous avons déjà eu une bonne surprise. Sans sous estimer le travail fait par les militants pendant l'été, on s'était dit entre nous : 2 000 ce serait génial pour un début! On a été 4 000 dans la rue, dont des représentantEs de tous les secteurs et avec une bonne dynamique de manifestation... ce qui donne de belles perspectives pour la suite!
Puis il y a eu le 21. Là ça a plutôt diminué : 2 500 environ, mais on avait moins préparé, FO était absent, et la Fonction Publique a prévu un mouvement le 10 octobre... donc des gens qui se posent des questions... Mais 2500, ça reste une belle mobilisation, encourageante pour la suite.
Tout au long des mobilisations de 2016 à Nantes, il y a eu de graves violences policières dans le cadre de l'état d"urgence. Ce 21, on a revu ça à Nantes. Peux tu nous décrire ces événements ?
Moi je n'étais pas personnellement à Nantes, mais je peux raconter les témoingnages des camarades.
La manifestation (7 000) s'est très bien déroulée à Nantes, il faut le dire et le répèter, jusqu'au moment de la dislocation. Là on avait prévu de se rendre en cortège jusqu'à la permanence du député de Rugy. Des informations ont sans doute filtré. Les forces de l'ordre ont bloqué l'accès à la permanence et ont repoussé l'ensemble des manifestants. Des camarades de l'UL Sud Loire, alors qu'il récupèraient le camion de l'UL, ont été violemment frappés et mis en garde à vue par la BAC. Au bout de 48h, ils ont été relachés sous contrôle judiciaire, et sont convoqués au tribunal le 14 décembre.
Le 21, devant 2500 manifestantEs, dans ton discours à la mairie, tu as appelé fortement aux actions intepro de blocage. Lundi matin à 4h30 il y avait l'appel de routiers CGT et FO.
Hier matin, on s'est rendu comme prévu au rond point des Six-croix. À nouveau, la communication a été interceptée et les forces de police étaient déjà là, avant les grévistes, avec l'ordre d'empècher tout barrage sur la zone portuaire : Le pétrole (raffinerie de Donges) et le risque de pénurie, ça fait peur ! Au plus fort on était 150. De nombreux secteurs de l'inter pro CGT du 44 étaient présents ( airbus St Nazaire, Navale, Stellia, territoriaux, construction,...). Et puis bien sûr il y avait des routiers CGT et FO... et des zadistes.
Fabrice David, secrétaire de l'UD44 dit la presse ce matin : « Mais on n’est pas assez nombreux, les routiers, ça ne suffit pas. On doit encore mobiliser dans les entreprises »
C'est sur qu'on manquait un peu de force. Mais ça ne va pas freiner la mobilisation, on va continuer.
Il va falloir élargir. Si on veut faire des blocages qui tiennent et marquent le paysage, il falloir étendre la mobilisation aux autres secteurs et entreprises. On a des perspectives dans la zone portuaire, dans le pétrole, dans la métallurgie.
Propos recueillis par Gérard G.