Les multinationales réorganisent leurs réseaux de production et de distribution à travers le monde. A cette logique infernale de la rentabilité et de la concurrence, opposons l’interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans perte de salaire.
Une nouvelle rafale de licenciements a été annoncée, ces deux dernières semaines, en France. Plusieurs usines en liquidation judiciaire ou en passe de l’être vont fermer, comme New Fabris, à Châtellerault, sous-traitant de PSA et de Renault qui employait 366 salariés, la fonderie Pamco, dans l'Orne, où 223 personnes vont perdre leur emploi, et bientôt sans doute la fonderie SBFM, près de Lorient, avec ses 500 salariés, pour ne citer que quelques exemples. Ont été annoncées également des milliers de suppressions de postes: 550 chez TDF, 704 chez Marionnaud, 104 chez Aubade, 3000 à Air France et près de 3000 également à Michelin.
A Air France ou à Michelin, les dirigeants patronaux mettent en avant le fait qu’il n’y aurait « aucun licenciement ». Mais à supposer qu’ils disent vrai, ces suppressions de postes, ce sont autant de chômeurs supplémentaires. Lorsque l’Insee prévoit, pour la seule année 2009, 700000 destructions de postes, ce sont bien autant de travailleurs, parmi les chômeurs déjà existants ou les 600000 jeunes qui arriveront en septembre sur le marché du travail, qui se verront privés d’emploi et de salaires. Et que dire de l’argument de la concurrence des pays où la main-d’œuvre est moins chère ! Michelin n’a-t-il pas annoncé, quelques jours seulement après la fermeture de deux sites en France, la construction d’une nouvelle usine en Inde?
Les médias ont rapproché les licenciements actuels chez Michelin de ceux que la multinationale avait annoncés en 1999 dans le même temps qu’une augmentation de 20% de ses bénéfices. Ils affirment haut et fort que la situation n’a plus rien à voir, qu’aujourd’hui les ventes de pneumatiques s’effondrent, que c’est la crise, qu’on ne peut pas faire autrement.
Mais n’est-ce pas cette politique de réduction des effectifs à seule fin d’augmenter les profits qui a conduit, précisément, à cette crise dont ils font semblant de croire qu’elle serait comparable à un cataclysme venu d’on ne sait où ? En 1999, Michelin avait annoncé 7500 suppressions de postes en trois ans dans ses usines en Europe. Il lui en faut maintenant 3000 de plus sur les 25000 existant en France. Et qu’ont-ils fait, Michelin comme tous les autres, des centaines de milliards de bénéfices qu’ils ont réalisés pendant toutes ces années ? La logique de la compétitivité pour faire face à la concurrence est une machine infernale sans fin.
Quand ferment petites ou moyennes entreprises, le gouvernement et le Medef agitent les « difficultés » dues à la crise, mais il s’agit pour l’essentiel d’une restructuration opérée par les multinationales à grande échelle. Ce sont elles qui réorganisent, pour les rendre plus rentables, leurs réseaux de production et de distribution, dont fait partie le maillage de la sous-traitance. C’est ce qui se passe aujourd’hui dans le secteur de l’automobile, et commence dans le secteur du transport aérien.
Les salariés victimes de ces plans destructeurs se battent aujourd’hui, le dos au mur, pour exiger, le plus souvent, de meilleures indemnités de licenciement. Mais stopper cette logique infernale, c’est interdire les licenciements, imposer la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire, au moyen du contrôle des salariés et de la population sur l’ensemble de l’économie.