Les salariéEs de l’usine d’incinération des ordures ménagères de Strasbourg sont en grève depuis six semaines pour un salaire un peu moins indécent, mais aussi pour la santé de l’ensemble de leurs concitoyenNEs.
Gérée par Senerval (filiale du groupe Séché) en « délégation de service public », cette usine pollue en toute discrétion depuis des années, avec l’aval successif des mairies UMP et PS. L’usine d’incinération d’ordures ménagères rejette en effet des agents CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques), commettant notamment des infractions à la législation en vigueur concernant les électro-filtres, les rejets atmosphériques et le transport des cendres. Les salariéEs ne sont pas les seuls à être impactés, la population riveraine du site l’est également. À ce jour, la préfecture semble (enfin) avoir pris la mesure du problème, puisque la justice a été saisie et que la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), après des mois de déni, a finalement constaté les infractions. La Communauté urbaine de Strasbourg, pourtant responsable de la « délégation de service public », n’a eu aucune réaction.
Jusqu’au bout !Depuis les dernières élections municipales, le PS local n’a visiblement pas vraiment le temps de s’occuper d’une usine vétuste, qui mériterait au minimum le changement en urgence des trois fours. Pendant ce temps, la direction du groupe Séché organise en toute légalité le transport des déchets vers d’autres sites du même groupe, à Besançon et à Laval, pour y enfouir ses déchets ! La lutte s’ancre dans le long terme, tant le patronat et les élus municipaux ont choisi de jouer le pourrissement. Mais les salariés sont déterminés à aller jusqu’au bout. Une manifestation de soutien a réuni le 15 avril dernier 300 personnes. La solidarité financière s’organise également et des tracts ont été massivement diffusés, y compris outre-Rhin, pour sensibiliser la population.
CorrespondantEs