Le 8 juillet, des salariés de Teleperformance se sont rassemblés devant le siège du groupe, à Paris, après l’annonce par la direction le 1er juillet d’un plan prévoyant le passage de 22 à 14 sites avec la suppression de 830 postes, soit 13 % des effectifs en France. Un licenciement massif est de nouveau à craindre en 2011, ce que la direction ne nie pas. Les syndicats ont fortement critiqué ce plan, en rappelant que Teleperformance France vient de clore un plan de départs volontaires supprimant 585 postes en 2009/2010. Le groupe, leader mondial dans son secteur, est présent dans 51 pays, il possède notamment quatre sites en Tunisie et est en train d’ouvrir un centre au Maroc. Teleperformance affiche une excellente santé financière, il investit et joue la concurrence mondiale, sur le dos de ses salariés en prétextant un contexte économique difficile pour justifier les dégradations des conditions de travail, et les licenciements par centaines ! Un salarié d’un centre d’appel marocain est payé entre 400 et 450 euros mensuels contre un minimum de 1 320 euros bruts en France (primes et treizième mois inclus). Les call centers représentent près de 250 000 emplois en France, dont un quart chez des sous-traitants comme Teleperformance, Webhelp, Acticall ou Arvato. Le nombre d’emplois délocalisés chez les sous-traitants est passé de 10 000 en 2004 à 60 000 en 2009.À Pantin (Seine-Saint-Denis), le 16 juin dernier, les salariés fêtaient un an de lutte contre le plan social du 16 juin 2009 qui avait été annulé par le tribunal. Mais ils s’attendaient à une nouvelle ignominie de la direction, l’annonce ne les a donc pas surpris.