Le 16 novembre, 70 sans-papiers ont débuté un mouvement de grève en installant un piquet devant leur lieu de travail, la plateforme colis du Coudray-Montceaux (91), appartenant à l’entreprise DPD, une des filiales du groupe La Poste dans le secteur du colis.
Ces travailleurEs bossent dans des conditions inhumaines : horaires impossibles (qui peuvent être modifiés à la dernière minute), heures voire jours et semaines non payés, rythme de travail complètement dingue (quinze minutes pour décharger un camion par exemple)… Ils réclament que DPD leur fournisse les CERFA qui permettraient leur régularisation, et les embauche en tant que salariés à part entière.
Car ils ne sont pas, en effet, directement employés par DPD. Tous sont intérimaires, soit via une société (Mission Intérim) utilisée directement par DPD, soit via un sous-traitant (Derichebourg), qui utilise sa propre agence d’intérim (parce que oui, c’est légal). Il s’agit donc exactement du même système de sous-traitance en cascade que celui mis en place dans une autre filiale de La Poste traitant du colis, à savoir Chronopost. Durant sept mois, entre juillet 2019 et janvier 2020, des travailleurs sans-papiers de l’agence d’Alfortville (94) ont mené une lutte (victorieuse) pour leur régularisation1. Victoire également, tout récemment, pour les grévistes de Stuart (toujours une filiale de La Poste, cette fois pour les livraisons) qui bossent au Monoprix de Belleville2.
Cynisme vs solidarité
La lutte qui vient de commencer est donc la troisième grève de travailleurs sans-papiers à La Poste. Et pourtant, ses directions ne se départissent pas de leur attitude de cynisme et de mépris absolus. C’est toujours le même discours : on ne connaît pas ces gens, circulez y a rien à voir. La direction de DPD assure ainsi « qu’aucun lien entre [les grévistes] et DPD France ne peut être avéré à ce stade ». En d’autres termes, le patronat postal les connaît quand il s’agit de les surexploiter, mais plus du tout quand ils réclament leurs droits.
Mais les DPD ne manquent ni de ténacité ni de soutien. Cela fait plus d’une semaine maintenant qu’ils tiennent le piquet jour et nuit. Outre le CTSPV (Comité de travailleurs sans-papiers de Vitry) au sein duquel ils sont organisés, ils reçoivent la solidarité politique et matérielle de, notamment, Solidaires 91, Sud Poste 91, la fédération Sud PTT, le NPA, l’AG interpro 91. Des éluEs apportent également leur soutien.
La question de l’unité est centrale dans ce combat, parce qu’en face il y a le deuxième employeur après l’État et qui est, de surcroît, couvert par ce dernier.
Passer les soutenir : Chemin de Chavannes, 91830 Le Coudray-Montceaux
Lien vers la cagnotte en ligne : https://www.cotizup.com/sanspapiersdpd