Depuis 9 mois, les métallos de TRW Longvic luttent pour le maintien du site. Sous-traitant pour l’automobile, TRW a plusieurs usines en Europe. Après Genk en Belgique, Düsseldorf en Allemagne, ils se sont déplacés à 40 (un quart de l’effectif), syndiqués ou non, en Pologne le 28 novembre.
Ils avaient préparé un tract unitaire en polonais, dénonçant les menaces sur plusieurs sites de TRW. Les accompagnaient une députée PS de Côte-d’Or, la secrétaire de l’UD CGT 21 (majoritaire à TRW Longvic), leur avocat, une journaliste de Libération et un correspondant de l’Anticapitaliste…
Jonction avec des syndicalistes polonaisEn coordination et avec l’appui des syndicalistes de Sierpien 80 (Août 80), le tract a été diffusée sur les deux sites de TRW à Bielsko Biala (à 2 heures de Cracovie) et à Czechowice durant 4 heures. Les vigiles étaient mobilisés à l’entrée et des véhicules de police stationnaient ostensiblement. Malgré cette pression, les salariés des deux sites, notamment les jeunes, ont bien accueilli la diffusion.La police avait prévenu qu’il ne fallait pas de groupe de plus de 14 personnes... Mais tous se sont retrouvés devant la principale usine en fin de journée, provoquant une certaine panique du côté des vigiles comme de la police. Pour marquer la fin de l’action, gilets jaunes « TRW francja » et gilets oranges « Sierpien 80 » ont été échangés.
Vers d’autres actions sans frontière ?Les TRW se sont promis de revenir en Pologne, notamment avec les salariés de TRW Allemagne, pour réaffirmer la nécessité de se coordonner, conscients que l’on ne peut sauver l’emploi sans convergence des luttes. Les salaires de base à TRW en Pologne tournent entre 1 600 et 1 700 zlotys (350 à 380 euros). Face à une direction qui ne cesse de pratiquer les licenciements boursiers en surfant sur les inégalités salariales, les TRW de Longvic veulent continuer le tour des sites. Le 19 décembre prochain, ils comptent bien tirer les sonnettes de leur patron européen, au siège de Shirley, à côté de Birmingham en Angleterre.
Yves Hollinger