On ne sourit plus comme sur l’emballage de la célèbre enseigne de distribution, on fait la moue, on l’ouvre même suite à la dernière proposition d’augmentation de 3 % des salaires faite par la direction lors de la Négociation annuelle obligatoire (NAO). Voir également l’interview ici.
En réponse et pour la première fois, la grève a touché l’ensemble des huit entrepôts français et s’est répandue comme une traînée de poudre dans les quatre équipes qui structurent la production (matin, après-midi, nuit et week-end) : à partir du lundi 4 août, c’est plus d’un millier de grévistes qui ont cessé le travail, le plus souvent de manière majoritaire, allant jusqu’à filtrer les camions sur plusieurs sites.
Au moins 5 % d’augmentation
Le ressort de la mobilisation est le refus de devenir smicard : en effet, là où Amazon se targue d’embaucher 26 % de plus que le SMIC, l’augmentation répétée de ce dernier, en application de son mécanisme lié à l’inflation, alimente l’exigence d’au moins 5 % d’augmentation soit un niveau supérieur à sa hausse prévue en mai prochain.
De Sud, premier syndicat de l’entreprise connu pour sa pugnacité suite la victoire juridique obtenu contre l’enseigne en 2020 pour protéger le personnel du Covid, à la CAT, réputée proche de l’employeur, les cinq syndicats représentatifs au niveau national soutiennent le mouvement à l’unisson et, dans la perspective de la prochaine réunion de négociation prévue ce jeudi 14 avril, les débrayages se multiplient aux différents moments de la journée.
Une victoire du personnel d’Amazon serait un encouragement considérable pour d’autres secteurs, engagés déjà dans la lutte ou qui aspirent à se mettre en branle à leur tour. Elle trancherait de surcroît avec la morosité du second tour de la présidentielle : notre candidat, c’est la lutte !