Publié le Samedi 19 juillet 2014 à 20h22.

West Pharmaceutical (27) : une grève d’apprentissage

Située entre Louviers et Val-de-Reuil, cette usine fabrique des dispositifs de sécurité pour seringues à destination essentiellement de Sanofi. Depuis sa création il y a 20 ans, elle n’avait jamais connu une seule grève. Cette fois, la production a été bloquée pendant 13 jours !

Ras-le-bol de la pression permanente, de l’augmentation de la charge de travail avec l’instauration de la polyvalence, du déclassement. Les salaires sont bas (1 300 euros pour 10 années d’ancienneté), et les primes sont rognées pour non respect des « critères », des critères tellement nombreux et illisibles que la direction a le loisir de faire sauter les primes les unes après les autres. Soumis aux NAO (négociation annuelle obligatoire), l’accord « d’intéressement » a mis le feu aux poudres, et la grève a démarré, à l'appel de la CGT, pour l’augmentation des salaires de base, un 13e mois, 90 euros de prime de compensation et une prime de panier de 6 euros.

Se tourner vers l’extérieurAu bout de 13 jours, la soixantaine de 60 grévistes a repris la rage au ventre, mais convaincue d’être allés aussi loin que possible sans se diviser. Élément non négligeable, la fierté d’avoir fait ravaler sa morgue à ces messieurs-dames de la direction, une direction qui devra désormais intégrer à ses calculs la capacité de résistance de tout un collectif de travail. Cette première lutte n’a pas permis de gagner sur les revendications, en particulier le 13e mois. Mais les grévistes ont beaucoup appris, compris qu’une grève doit être active dès le départ et qu’il aurait fallu s’adresser très vite aux travailleurEs des autres entreprises du site et du groupe.La conviction qu’il aurait fallu se tourner vers l’extérieur plus vite et plus fort est largement partagée. C’est maintenant une nouvelle page qui va s’écrire, et gageons qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’eux.

CorrespondantEs