Publié le Mercredi 4 mars 2020 à 10h52.

En grève pour nos retraites, nos salaires, nos conditions de travail  !

La mobilisation contre la réforme des retraites a remis en lumière un certain nombre d’éléments concernant le travail des femmes. En effet, si les écarts de salaires se situent autour de 25 %, les écarts de pensions de retraite s’élèvent en moyenne à 42 %. Il y a donc un phénomène d’amplification des inégalités qui va encore s’aggraver si la réforme Macron-Philippe passe.

Temps partiels et congés parentaux

Les femmes représentent 80 % des salariéEs à temps partiels, et ce sont également elles qui, très majoritairement, prennent les congés parentaux pour élever les enfants et prendre en charge les tâches domestiques. Ceci a un impact important sur le déroulement de leur carrière professionnelle et sur leur salaire. Si, en plus de cela, au lieu d’être partiellement « effacées » par le calcul de la retraite sur les 25 meilleures années (dans le privé) ou les six derniers mois (dans le public), ces années sont comptabilisées comme les autres, elles vont peser lourdement dans le sens d’une baisse des pensions des femmes.

Il s’agit de prendre le problème par les deux bouts : faire reculer le gouvernement sur les retraites mais aussi interdire les temps partiels imposés, réduire le temps de travail et développer les services publics, allonger le congé paternité pour une meilleur répartition de la prise en charge des enfants et des tâches domestiques.  

Inégalités de salaires et dévalorisation des emplois féminisés

Les primes, les heures sup’, les temps partiels… participent largement des inégalités de salaires à poste équivalent. Mais ce qu’on constate aussi, c’est que les métiers liés aux qualités prétendument « naturelles » des femmes sont fortement dévalorisés et donc beaucoup moins payés que ceux des hommes à niveau de formation équivalent. Imposer l’égalité de salaire et de carrière est une condition nécessaire à l’autonomie financière des femmes, et permettrait de plus de faire rentrer de l’argent sous forme de cotisations pour financer notre système de sécurité sociale.

Capitalisme et patriarcat organisent la surexploitation des femmes

Le système est doublement gagnant : d’une part, les salaires faibles et la précarité permettent des économies directes pour les employeurs et tirent les conditions de travail de tout le monde vers le bas ; d’autre part, le travail domestique gratuit effectué très majoritairement par les femmes permet d’extraire ces tâches socialement nécessaires de la sphère marchande. Les femmes sont, par ces deux aspects, renvoyées encore et toujours à « leur place » : celle de mère et de femme au foyer, leur salaire de travail restant une sorte de salaire d’appoint. De ce point de vue, capitalisme et patriarcat s’imbriquent parfaitement pour organiser la surexploitation des femmes, celle-ci étant légitimée et maintenue par un système de domination et d’oppression dont les violences sont partie intégrante, y compris sur les lieux de travail.