Publié le Vendredi 10 septembre 2021 à 23h00.

1970-1973 : trois ans d’affrontements

Il y a 48 ans, Pinochet par un coup d'état prenait le pouvoir et renversait le gouvernement de Salvador Allende. Cette chronologie paru dans Rouge n° 2030 du 11 septembre 2003

- 4 septembre 1970. Victoire de Salvadore Allende (PS), candidat de la coalition de l'Unité populaire (UP) à l'élection présidentielle, avec 36,3 % des voix.

- 15 septembre 1970. Nixon, président des États-Unis, donne, l'ordre à la CIA de tout mettre en œuvre pour empêcher l'investiture du nouveau président du Chili.

- Octobre 1971. Enlèvement et assassinat sponsorisé par la CIA du général Schneider, chef des armées et « légaliste ».

- Premier semestre 1971. Doublement des bas salaires et parallèlement mobilisations populaires dans tout le pays (mouvement d'expropriation à l'initiative des paysans - qui n'attendent pas la réforme agraire -, occupations d'usines - textile dans le Sud, etc)

- 4 mais 1971. L'UP totalise 50 % des voix aux municipales.

- 11 juillet 1971. Nationalisation des mines de cuivre, principale ressource du pays.

- 1" décembre 1971. Célèbre manifestation des « casseroles vides », organisée par la droite et l'extrême droite.

- Premier semestre 1972. Face à la mobilisation de la bourgeoisie, et par crainte d'un affaiblissement de la base sociale de l'UP, le Parti communiste chilien (PCQ lance le mot d'ordre « stabiliser pour avancer». L'UP engage des négociations avec la démocratie chrétienne. Riposte de la gauche du PS et de la gauche radicale, dont le MIR (Movimiento de la izqierda revolucionaria, principale organisation révolutionnaire) est la principale composante : «Avancer sans transiger », soutien les expériences double pouvoir qui se multiplient.

- Octobre 1972. Offensive de la droite des agressions, multiplication des sabotage et surtout grève générale des petits patrons du transport routier commerçants et dune partie professions libéraleset contre-offensive populaire : vague d'occupation d'entreprises, créâtion de groupes unitaires d'autodéfense, de comités pour le ravitaillement (JAP)

- 2 novembre 1972. « Geste d'apaisement » de l'UP : entrée de trois militaires au gouvernement

- Premier semestre 1973. Durant la campagne électorale, aggravation des divages à gauche entre les secteurs favorables au dialogue avec la bourgeoisie et ceux réclamant avec les travailleurs (dont la mobilisation ne faiblit pas à travers tout le pays), la nationalisation des usines occupées et la planification de la distribution.

- 29 juin 1973. Tentative de coup d'Etat : une colonne de char attaque le palais présidentiel (la Moneda).

- Août 1973. Multiplication tous azimuts des actes de terrorisme des fascistes (Patrie et liberté) : destruction de lignes à haute tension et de réserves d'eau potable, assassinat de cadres de l'UP et de militants de gauche, mise à sac de locaux.

La réaction « se lâche », le journal de la Démocratie chrétienne appel à « extirper un kyste d'origine juive et communiste qui s'est rendu maître du Chili ».

- 23 août. Le général Pratt chef de file des « constitutionalistes », démissionne, entraînant la chute de ce qu'Allende avait baptisé « le cabinet de la dernière chance ». Pour le remplacer, il nomme le général Pinochet commandant en chef des armées.

- 9 septembre 1973. La flotte US est en vue des côtes du Chili.

- 11 septembre 1973. Soulèvement de l'armée. Salvadore Allende trouve la mort dans la Moneda encerdée et bombardée par l'aviation. Pinochet prend la tête de la junte militaire. Dans tout le pays, une répression sanglante est lancée en même temps que la mise en œuvre du libéralisme le plus sauvage.