« Jour historique » selon Barack Obama. Mardi 30 septembre, l’Afghanistan et les États-Unis ont signé, après un an de tractations, un accord bilatéral de sécurité permettant aux troupes américaines de rester en Afghanistan au-delà de 2014. Un texte similaire a été signé avec l’Otan. Au final, ce sont 12 500 soldats des troupes d’occupation, dont 9 800 Américains, qui resteront en 2015 avec pour mission d’entraîner et de conseiller les forces de sécurité afghanes et aussi de mener des missions de combat contre les talibans.
Il aura fallu plus de 3 mois pour que soit désigné le nouveau président qui n’a en fait aucune légitimité tant la fraude électorale a été importante. Cette désignation est le résultat d’un compromis entre Ashraf Ghani et son rival défait Abdullah Abdullah qui serait « chef de l’exécutif » du nouveau gouvernement, un compromis imposé par les Américains mais dont personne ne sait combien de temps il peut tenir.
Derrière les rivalités de chefs, il y a des rivalités ethniques. Ghani concentre ses appuis chez les Pachtounes du Sud, et Abdullah chez les Tadjiks du Nord. Une éventuelle partition du pays est une forte probabilité d’autant que les talibans n’ont abdiqué de rien et manifestent leurs ambitions par des attentats. Ils ont qualifié Ghani et Abdullah de « nouveaux employés américains au gouvernement de Kaboul » et accueilli la signature de l’accord par un « Mort à l’Amérique ». On est loin de la réconciliation nationale…
Les troupes de l’Otan ne devraient pas rester au-delà de 2017, une date aussi peu réaliste que les prétentions à réaliser la réconciliation nationale. Les plaies ouvertes par l’occupation russe puis américaine sont toujours béantes. En restant, les USA et l’Otan espèrent éviter un scénario à l’irakienne. Tout au plus en repoussent-ils l’échéance pour masquer une débâcle dont les populations sont les premières victimes.