Publié le Mercredi 15 novembre 2023 à 08h55.

À Gaza, les hôpitaux assiégés, notre humanité en danger

«Nous n’avons pas d’électricité, pas d’eau à l’hôpital. Il n’y a pas de nourriture. Des gens mourront dans quelques heures si les respirateurs ne fonctionnent pas ». Le constat est fait par un membre du personnel de Médecins sans frontières à l’intérieur du de l’hôpital Al-Shifa au cœur de la ville de Gaza le 13 novembre.

L’autre grand hôpital de Gaza, Al-Qods, avait lui aussi cessé de fonctionner par manque de carburant et d’électricité dès dimanche. L’hôpital pédiatrique Al-Rantissi avait été évacué dès vendredi 10 novembre, selon la BBC. L’armée israélienne dit avoir découvert « une infrastructure du Hamas dans le sous-sol ».

En tout 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont à l’arrêt, et dans le nord il n’est pas possible d’évacuer les personnes réfugiées faute d’aide humanitaire suffisante. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) estimait le 14 novembre que déplacer les patientEs de l’hôpital d’Al-Shifa était « une tâche impossible », rappelant qu’« un hôpital ne devrait jamais être attaqué. Un hôpital est un lieu sûr. C’est ce que prévoit le droit humanitaire international ».

Dans le même temps, la représentation israélienne à Genève a déclaré que « depuis un mois, nous demandons aux civils et aux patients d’évacuer l’hôpital Al-Shifa, qui abrite le QG du Hamas. Notre objectif est d’éviter que les civils soient piégés dans une zone de combat active », reprochant à l’OMS, au CICR et l’ONU-OCHA de permettre au Hamas d’utiliser l’hôpital.

L’hôpital se trouve en état de siège depuis cinq jours, comme le confirme le docteur Khaled Abu Samra, joint par le Monde le 14 novembre. Les soignantEs font bouillir l’eau de mer. 1 000 civilEs y ont trouvé refuge et n’osent sortir de crainte des snipers. Les cadavres ne peuvent être enterrés. Les chars sont autour de l’hôpital.

Il est plus qu’urgent que les bombardements et les tirs cessent. Il est plus qu’urgent que les massacres s’arrêtent. Ceux qui en payent le prix sont les civilEs, à commencer par les enfants, les personnes âgées et bien sûr les personnes malades. Les voir comme de simples boucliers les déshumanise. C’est bien sûr cette déshumanisation qui est à l’œuvre dans toute guerre, et c’est ce à quoi nous nous opposons. Exigeons des puissances occidentales, en particulier de l’État français, qu’elles interviennent pour mettre fin à cette barbarie, en commençant par imposer à Israël un cessez-le-feu. Maintenant !