Plus de 90 % des enseignants ont voté la grève dans les 900 écoles de Chicago. Une première depuis 1987. Ils se battent contre les réformes que veut imposer le maire, Emanuel Rahm, un proche d’Obama, surnommé « Monsieur le maire des 1 % » : la prolongation de la journée de travail à l’école de 20 % sans compensation, l’augmentation de la participation aux frais de l’assurance maladie et la fin des progressions salariales en fonction de l’ancienneté. Rahm aimerait aussi continuer à fermer des écoles publiques pour les remplacer par des écoles privées, comme il le fait depuis quelques années. Une partie des impôts locaux, auparavant alloués à l’éducation, vont maintenant dans les poches des groupes d’investisseurs qui « revalorisent » des quartiers sinistrés.Le syndicat demande des augmentations de salaire de l’ordre de 30 %. Une commission indépendante a proposé 15 % tandis que la ville propose… 2 %.La grève est animée par une direction militante et démocratique, indépendante par rapport au Parti démocrate.Un facteur important dans la grève sera la bataille pour le soutien de l’opinion publique. Face aux tentatives de la mairie de dresser la population contre les enseignants – présentés comme opposés aux intérêts des élèves –, le syndicat a mis sur pied des comités de soutien par quartier, où les parents ont la parole et le syndicat explique ses revendications.La mairie tente aussi de diviser les syndicats et d’isoler les enseignants. Le bras de fer entre le maire de Chicago et le syndicat des enseignants sera la prochaine bataille dans la guerre généralisée contre la fonction publique aux États-Unis. Partout les salariés subissent des licenciements et des attaques contre leur salaire et leur retraite. Ainsi, les enjeux sont énormes, et pas seulement pour les enseignants de Chicago et leurs 400 000 élèves.