Comme au Liban, au Chili ou en Équateur, la récente révolte en Iran avait débuté suite à l’annonce d’augmentations de prix. Le 15 novembre, la Compagnie nationale iranienne de distribution des produits pétroliers (NIOPDC) annonçait ainsi une nette augmentation des prix du carburant : 50 % pour les 60 premiers litres mensuels, 300 % pour les suivants, avec comme conséquence indirecte l’élévation des prix de nombreux autres produits.
La vague de protestation consécutive à ces annonces a été sévèrement réprimée : interventions brutales des diverses forces armées, utilisation de snipers pour tirer sur la foule, couvre-feux imposés par les Gardiens de la Révolution… Le tout dans un terrible huis clos puisque, dès le 16 novembre, le pouvoir coupait l’accès à internet, empêchant les informations et les images de circuler pendant plusieurs jours.
Dans un premier décompte publié début décembre, Amnesty International parlait d’au moins 208 mortEs. Un tragique bilan revu à la hausse, puisque l’ONG avance désormais le chiffre d’au moins 304 mortEs, tandis que l’ONU évoque au moins 7 000 arrestations. Des arrestations qui se poursuivent, selon Amnesty : « Les autorités iraniennes poursuivent leur répression féroce après les manifestations à l’échelle nationale survenues le 15 novembre, en arrêtant des milliers de contestataires ainsi que des journalistes, des défenseurs des droits humains et des étudiants pour les empêcher de dire ce qu’ils pensent de cette répression impitoyable ». Des chiffres qui rappellent l’urgence de la solidarité avec les IranienEs en lutte contre un pouvoir autoritaire et antipopulaire.