Le Premier mai a été massif en Kanaky. Depuis plus de 40 ans l’USTKE (Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités, crée en 1981 par des travailleurs kanaks, seconde force syndicale du pays) est le seul syndicat à organiser une marche, pour porter les revendications des travailleurEs et la solidarité internationale avec les travailleurEs et peuples en lutte dans le monde (Palestine, West Papoua...).
Cette année des milliers de personne ont répondu à l’appel de l’USTKE, du FLNKS et de la mouvance indépendantiste. Le rejet du dégel du corp électoral et la solidarité avec le peuple palestinien ont été au cœur de la marche dans les rues de Nouméa.
Effervescence de la mobilisation
Jusqu’au 13 mai la mobilisation va s’intensifier dans tout le pays. Dans tous les quartiers, les villages, les tribus, dans les partis politiques, les associations, les familles, les groupes de jeunes, des discussions ont lieu sur la stratégie à suivre, les formes de mobilisation.
La violente crise économique (crise industrielle, de la dette, des régimes sociaux...), ses conséquences sur la vie des gens (inflation et vie chère, licenciements et chômage, accès à un logement...) sont présentes dans toutes les discussions : quelles sont les causes de la crise ? quelles réponses ? quel avenir pour les mines et l’industrie du nickel ? Si les réponses à ces questions sont diverses au sein du mouvement, il y a unanimité pour exprimer un fort soutien au militant du Palika (Parti de libération Kanak, membre du FLNKS) Louis Mapou, président du gouvernement, même si par ailleurs certains expriment des divergences et des oppositions à des mesures prises par celui-ci.
La droite coloniale locale est dans la surenchère et la provocation. Son objectif est clairement de radicaliser la confrontation pour isoler le peuple kanak, pour effacer les dizaines d’années d’effort des Kanaks pour intégrer les autres communautés à la construction d’un pays souverain.
Macron-Darmanin poursuivent leur politique de passage en force, mais deviennent fébrile face à l’ampleur des mobilisations. Ils savent aussi que les manœuvres diplomatiques de la France dans la région ne suffiront à renverser le rapport de force à l’Assemblée générale de l’ONU. Darmanin a pu le mesurer lors de son audition à la commission de décolonisation ce moi-ci.
Faire reculer le gouvernement et se mobiliser le 13 mai
En France, ce premier mai, Kanaky s’est massivement invitée dans la capitale (action sous l’arc de Triomphe) et à la manif. Les centaines de manifestantEs kanakEs, calédonienNEs, étudiantEs, travailleurEs, soldats, dans le cortège de la CGT, le point fixe du collectif solidarité Kanaky et du MJKF (Mouvement des jeunes Kanaks en France) ont permis de remettre Kanaky dans l’agenda de nombreuses organisations et militantEs présents. Cette mobilisation est un encouragement pour les KanakEs en lutte. Les réseaux sociaux sont inondés d’images de drapeaux kanaks flottant sur la capitale.
Il est encore temps de faire reculer le gouvernement. Des députés et responsables de droite, connaissant le pays savent les conséquences d’un passage en force du gouvernement. Il doit maintenant gérer la radicalisation de ses partenaires « loyalistes » qui lancent déjà des appels à « la résistance ».
Le 13 mai nous devrons être nombreux devant l’Assemblée nationale lors du passage de la loi. Dans les villes de provinces des initiatives se préparent. Pour le droit à l’autodétermination du peuple de Kanaky Nouvelle-Calédonie, non au dégel du corps électoral !