Publié le Mercredi 20 novembre 2024 à 16h00.

La politique génocidaire de l’État israélien contestée à Paris

Le 7 novembre dernier, le match l’Ajax d’Amsterdam face au club Tel-Aviv Maccabi a généré des violences dans la ville, notamment de la part des supporters israéliens bien que la majorité des médias aient rapporté le contraire. 

Les ultras de Tel-Aviv ont commencé à parcourir la ville dès la veille du match en scandant des slogans racistes et faisant l’apologie du terrorisme du type : « Laissez les forces de l’ordre israéliennes gagner et baiser les Arabes » ou encore « Pourquoi les écoles sont fermées ? Car il n’y a plus d’enfants sur place ! ». Ils s’en sont également pris à un chauffeur de taxi qui a été lynché.

Ce déversement de haine a entraîné une réaction légitime de la population le soir du match. Mais c’est cette réaction qui a été commentée et condamnée par les médias et responsables politiques qui sont allés jusqu’à parler de pogrom ou à évoquer les heures les plus sombres de l’histoire. Pourtant, ce sont bien les supporters israéliens qui ont fait l’apologie du génocide à Gaza.

Malgré les discours appelant à cesser la livraison d’armes utilisées à Gaza, malgré l’humiliation causée par l’interpellation de gendarmes français assurant la protection d’un lieu de culte chrétien à Jérusalem, Macron maintient son soutien indéfectible à l’État d’Israël. L’élection de Trump n’est pas près de changer cette situation. L’État israélien l’a bien saisi et va en profiter pour accentuer ses actions.

Mobilisation contre
le gala à Paris

Néanmoins, l’horreur du génocide provoque des réactions, malgré la répression et la propagande. Le mouvement en soutien à la Palestine s’est organisé en France contre le gala de l’association « Israel is forever » qui avait invité à Paris le ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich. Un rassemblement au Trocadéro a eu lieu le 7 novembre, puis une manifestation de 10 000 personnes le 13 novembre, le soir du gala, a permis de dénoncer la tenue de ce gala qui sert de plateforme de soutien idéologique et de financement au génocide. La pression populaire a fonctionné en partie : non seulement le gala ne se déroulait pas comme prévu au cœur de Paris, mais en plus Smotrich ne s’est pas déplacé.

Un match de foot déserté… sauf par les soutiens d’Israël

La mobilisation contre le match de foot France-Israël a fait grand bruit. Le préfet de police, Laurent Nunez, a organisé la sécurisation de l’événement main dans la main avec l’ambassade israélienne : le dispositif de maintien de l’ordre était disproportionné (4 000 policiers et gendarmes annoncés et des policiers israéliens). Cette collaboration avec Israël sur notre propre territoire participe à réprimer les expressions de solidarité avec la résistance du peuple palestinien. En assistant à cette rencontre, Macron et Barnier ont participé à délégitimer le droit international et envoyé un message de soutien clair à la politique génocidaire israélienne. Ce « deux poids-deux mesures » entre le soutien à Israël d’un côté et la suspension de la Russie aux ­compétitions internationales depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022 a fait réagir : l’équipe de France n’a jamais connu si peu de spectateurs dans les tribunes du Stade de France.

Poursuivre la mobilisation

Sur le plan international, un comité de l’ONU a mené une enquête sur les actes perpétrés à Gaza et indique que cela correspond « aux caractéristiques d’un génocide ». Il était temps, plus d’un an après le début de ce génocide, qu’une instance internationale reconnaisse cet état de fait. Maintenant, il va falloir que des sanctions soient prononcées et deviennent effectives : les mandats d’arrêt requis par le procureur de la CPI (Cour pénale internationale) semblent toujours en attente d’émission… Nous devons continuer à construire et renforcer la mobilisation partout où nous sommes, dans les collectifs locaux, et poursuivre les campagnes de BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions). Cela permet de maintenir la pression, y compris financière, sur l’État d’Israël, qui continue son escalade de violences à Gaza et en Cisjordanie, mais aussi au Liban. Le génocide, l’apartheid et la colonisation doivent cesser immédiatement ! Continuons à soutenir les droits légitimes des PalestinienNEs à l’auto­détermination, à la justice et à la liberté !

Néva Laprevisti